
REPORTAGE – Fortement endommagée par un incendie criminel, la porte de l’hôtel de ville fait l’objet d’importants travaux. Plusieurs pierres de l’édifice sont en train d’être changées et la porte en bois calcinée va être reconstruite à l’identique.
Le Figaro Bordeaux
Ce fut un jour noir pour les Bordelais. Le 23 mars 2023, une manifestation était organisée à Bordeaux contre la réforme des retraites. À la fin de la marche officielle, pourtant calme et bon enfant, une cohorte souhaitant en découdre s’est formée, allumant des feux de poubelles sur la voie publique. Dans la soirée, plusieurs personnes encapuchonnées ont ensuite attaqué la porte de l’hôtel de ville, incendiée en quelques minutes sous les yeux des passants incrédules. Le feu fut rapidement éteint, mais les conséquences pour cette porte vieille de trois siècles sont encore prégnantes.
«Nous savons aujourd’hui que cet incendie a été terrible, car il était alimenté par des trottinettes électriques, qui ont fait monter très haut la température», explique Julie Guiroy, historienne de l’art et médiatrice culturelle au service d’animation de l’architecture et du patrimoine de la ville de Bordeaux. «L’incendie a été éteint très rapidement, ce qui a provoqué un delta de températures très hautes puis très basses.» Ce double choc thermique a non seulement endommagé l’imposante porte en bois, mais également de nombreuses pierres de la maçonnerie, qui ont dû être remplacées.
«Trois à quatre mètres cubes de pierres ont été enlevés et changés», explique Benoît Courtais, tailleur de pierre au sein des Compagnons de Saint-Jacques, spécialisés dans la restauration du patrimoine ancien et historique dans la région. La chaleur de l’incendie avait provoqué l’éclatement des jambages de la porte (les montants verticaux) et la marque du feu a teinté de rouge les pierres de la structure. Ils sont cinq artisans à travailler sur ce chantier, lancé cet été et qui devrait se terminer vers la fin du mois d’octobre. «Il nous reste environ un mois de travail», explique Benoît Courtais. «Il y avait d’abord une phase de nettoyage, puis de pose, qui est presque terminée, et il reste une phase de retaille puis de vieillissement des pierres et des jointements.»
Un bâtiment construit à partir de 1771
Comme sur l’important chantier historique en cours à Bordeaux sur la flèche Saint-Michel, le plus haut clocher du sud de la France, l’œuvre des Compagnons de Saint-Jacques se résume à ce qu’une fois les travaux terminés, le bâtiment semble identique à ce qu’il a toujours été. Dans de telles entreprises de maçonnerie sur des bâtiments historiques, «il faut se faufiler sans se faire voir», résume Julie Guiroy. Les éléments électriques de la porte seront notamment cachés dans la maçonnerie, pour préserver l’image de la façade. Les pierres utilisées pour remplacer les éléments altérés proviennent de deux carrières néo-aquitaines, en Gironde et dans la Vienne. Le coût de ce chantier de maçonnerie est estimé à 232.685 euros hors taxes.
Ces travaux permettent également de donner un coup de jeune à un bâtiment qui a vécu plusieurs vies depuis le début de sa construction en 1771. D’abord conçu pour être le palais de l’archevêque de Bordeaux, il a servi d’hôtel de préfecture, de palais impérial et de palais royal, avant de devenir définitivement un hôtel de ville en 1836. Aujourd’hui en plein centre, «ce bâtiment fut construit hors des murs de la ville», rappelle Julie Guiroy. Lors de son édification, «le parvis de la cathédrale n’existait pas» et là où se tient la grande esplanade actuelle, plusieurs constructions se trouvaient entre les deux bâtiments. «Le portique séparait donc la vie publique de la vie privée.»
La porte bientôt refaite à l’identique
Avant son incendie, la porte du palais Rohan était généralement ouverte, ce qui a provoqué d’autant plus d’émotion chez Pierre Hurmic, le maire de Bordeaux, condamnant «avec la plus grande fermeté cette violence, qui n’a d’autre sens que celui de s’attaquer à la maison commune des Bordelais». Dès le lendemain du drame, la porte noircie était d’ailleurs de nouveau ouverte. «Nous ne nous laisserons pas intimider par des casseurs et des malfrats», indiquait alors le maire écologiste de Bordeaux. Six mois plus tard, la mairie a d’ailleurs lancé une concertation pour demander aux habitants s’ils souhaitaient que la porte soit remplacée par une création contemporaine ou refaite à l’identique. C’est le second choix qui a été plébiscité.
Une fois ce premier chantier terminé, il ne manquera plus qu’à installer la nouvelle porte en bois, qui devra donc être une copie conforme de la précédente, tout en étant de 300 ans sa cadette. L’appel d’offres public est en cours pour savoir quelle entreprise s’occupera de cet ouvrage. Une partie de l’ancienne porte pourrait quant à elle se retrouver au musée d’Aquitaine, pour rappeler aux visiteurs ce jour funeste dans l’histoire du patrimoine architectural bordelais. Selon le calendrier prévu, la façade de l’hôtel de ville de Bordeaux devrait avoir retrouvé toute sa superbe d’ici fin 2025 ou début 2026, soit juste à temps pour les prochaines élections municipales.
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