D’ordinaire, à Dampierre-en-Yvelines, seule la date du 11-Novembre est commémorée chaque année. Le village s’associe à Chevreuse pour la cérémonie du 8-Mai. Mais cette année 2025 est particulière puisqu’il s’agit de célébrer les 80 ans de la défaite du nazisme et de commémorer l’anniversaire de la libération des camps et de la fin de la Shoah.
Se forger une culture historique
La municipalité de Dampierre a donc eu à cœur de préparer plusieurs événements tout au long du mois de mai, ouvert à tous. L’objectif étant d’entretenir la mémoire des victimes de la déportation et d’offrir aux jeunes générations les moyens de se forger une culture historique.
« Nous arrivons à une période charnière où les témoins directs des atrocités du nazisme sont de moins en moins nombreux. Au bout de quatre générations, en l’espace de 80 ans, la mémoire a tendance à s’éteindre quand les témoins ne sont plus là pour raconter. »
« Résultat, cela peut être la porte ouverte au négationnisme et aux contre-vérités. C’est donc maintenant qu’il faut agir et faire en sorte de donner accès à la connaissance historique », poursuit Anne Brunel.
« Dans un contexte international compliqué, avec notamment une guerre aux portes de l’Europe, il était important pour nous de proposer cette programmation à la fois mémorielle et historique. »
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Cabu et témoignages
Au programme, trois temps forts ouverts à tous.
Une exposition des dessins de Cabu sur la Rafle du Vel d’Hiv, visible en mairie jusqu’au 25 mai. « Il s’agit d’une exposition itinérante, en partenariat avec le Mémorial de la Shoah. Nous avons fait le choix d’exposer les œuvres de Cabu car si le nazisme s’est éteint, la barbarie, elle, a toujours cours. Cabu est une victime d’un fanatisme totalitaire », souligne Anne Brunel.
L’autre rendez-vous est fixé au jeudi 15 mai 2025. Robin Leconte, professeur agrégé, enseignant à École normale supérieure Paris-Saclay donnera une conférence sur la crise diplomatique et militaire en Europe, de 1935 à 1939, qui a conduit à la Seconde Guerre mondiale.
« Il ne faut pas y voir de parallélisme avec la situation actuelle. L’idée n’est pas de faire peur, mais de donner accès à un savoir historique. »
Cette même soirée, des membres de l’association Les Amis de la fondation pour la mémoire de la déportation (AFMD) seront présents pour témoigner de leur travail et de leurs actions, dont l’élaboration d’une carte des Yvelines recensant le nombre de déportés par commune.
« À Dampierre, l’AFMD a recensé un déporté et grâce au travail d’une association locale de généalogie, il a été possible de retracer la vie de cet homme », apprécie Anne Brunel.
Le programme complet
• Exposition de dessins de Cabu
→ Du lundi 5 au dimanche 25 mai 2025 : « Cabu, dessins de la rafle du Vel’ d’hiv’» (en partenariat avec le Mémorial de la Shoah). Visible à la mairie de Dampierre de 14 h 30 à 19 h.
• Soirée Histoire et Mémoire
→ Jeudi 15 mai 2025. 19 h : conférence de Robin Leconte : comparer, raisonner. La crise diplomatique et militaire en Europe (1935-1939)
20 h : Amis de la Fondation pour la mémoire de la Déportation : Le Mémorial et sa déclinaison Yvelinoise
20 h 30 : projection d’extraits de « Francine Christophe, une petite fille privilégiée », le témoignage d’une rescapée des camps. (Foyer rural)
Samedi 24 mai, à 18h
Projection de la Vie est belle : Ciné-débat proposé par l’association dampierroise Anim’Actions autour du film, La vie est belle, de Roberto Benigni. (Foyer rural)
Entrée libre pour tous les événements.
Cette journée se terminera par le témoignage d’une rescapée des camps, Francine Christophe, déportée à l’âge de 9 ans avec sa mère à Bergen-Belsen.
Pendant de nombreuses années, elle s’est rendue dans les établissements scolaires pour témoigner de ce qu’elle avait vécu et de l’horreur des camps. Aujourd’hui, la nonagénaire yvelinoise ayant plus de difficulté à se déplacer, c’est une projection d’extraits de son témoignage intitulé « Francine Christophe, une petite fille privilégiée », qui sera diffusée.
A noter que ce riche programme de commémoration s’achèvera le samedi 24 mai 2025 par le film La Vie est Belle, de Roberto Begnigni. « Un film de fiction plein de poésie qui permet de rendre accessible à tous cette période de l’histoire », conclut Anne Brunel.
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