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Treize ans après sa dissolution, la base aérienne 921 Frères-Mahé retrouve son drapeau et reprend sa dénomination historique. Les militaires sont de retour à Taverny et à Bessancourt (Val-d’Oise) !
5 juillet 2011 – 4 septembre 2024 : treize années ont passé depuis la fermeture de la BA 921.
Dissoute, était devenue un Élément Air rattaché 921 (Ear 921) à la base aérienne 110 de Creil.
Même si l’enseigne n’a jamais été retirée à l’entrée.
La fermeture de cette base dont l’entrée se situe à Bessancourt avait été actée par le Premier ministre de l’époque, François Fillon, dans le cadre de la restructuration des armées. Plus de 80 sites en France avaient fermé, dont Taverny.
La vie a continué avec l’élément air rattaché
La base aérienne 921 n’était plus, mais la vie y a continué sous l’étiquette Elément air rattaché. Les bâtiments étaient toujours là, tout comme l’ouvrage enterré dans les anciennes carrières de gypse, où se situe le poste de commandement de la force de frappe nucléaire, toujours surveillé par le Centre d’opérations des Forces aériennes stratégiques (Cofas). « En 2011, on imaginait pouvoir déménager le Cofas à Lyon mais c’était beaucoup de contraintes et on n’a jamais trouvé de solutions. Donc il est resté avec environ 70 personnes », confiait en 2020 un officier.
L’Ear accueille aussi les militaires du réseau Sentinelle et reste sous la surveillance des gendarmes de la sûreté des armements nucléaires (Gsan).
500 personnes
Treize ans ont passé et ce 4 septembre a été marqué par la prise de commandement, présidée par le général de corps aérien Jérôme Bellanger, commandant les Forces aériennes stratégiques.
Annoncé il y a trois ans, le retour aujourd’hui acté de l’État-major des Forces aériennes stratégiques (grand commandement en charge de la dissuasion nucléaire aéroportée) marque la renaissance de la base. Une centaine de militaires (et leurs familles) s’y installent aujourd’hui et près de 500 personnes, dont environ 80% de militaires, y vivront à terme.
Une fierté pour Taverny
C’est « un retour annoncé et donc anticipé par les services municipaux », précise-t-on en mairie de Taverny, où on a pris soin d’accompagner les familles dans leurs recherches de places en crèche ou de logements et l’accueil scolaire. Même si on est loin des 1 000 personnes qu’a connu la base, avec notamment les appelés du contingent, la mairie se réjouit de cette « excellente nouvelle. C’est une fierté pour notre commune et nous sommes heureux de voir notre base aérienne écrire une nouvelle page de son histoire ».
« We are back »
Cette décision de réinvestir la base de Taverny, faite sur proposition du chef d’état-major de l’armée de l’Air et de l’Espace, et acté par décret ministériel, avait été prise en mars 2020. Une « renaissance » selon les termes de l’Armée. « We are back », avait lancé, lors d’une visite, un an plus tard, le général de corps aérien Bruno Maigret, alors commandant des Forces aériennes stratégiques basé à Villacoublay (Yvelines).
Après des travaux de rénovation des bâtiments et de réfection du réseau informatique, c’est une centaine de militaires et leurs familles qui ont déménagé.
En parallèle, la brigade de gendarmerie de l’Air et de l’Espace a vu ses effectifs augmenter et compte près d’une trentaine de gendarmes.
L’histoire de la dissuasion nucléaire de la France
La base aérienne de Taverny, c’est l’histoire de la dissuasion nucléaire de la France. Ouverte en 1957, elle accueille dix ans plus tard le poste de commandement de cette force au sein de l’ouvrage enterré, inauguré par le général De Gaulle. Le président Chirac y avait convié son homologue russe Vladimir Poutine en 2005. La base aérienne a aussi longtemps été le lieu de rassemblement des anti-nucléaires, chaque année depuis 1983, du 6 au 9 août, manifestant leur hostilité à la bombe atomique, à l’occasion des anniversaires d’Hiroshima et Nagasaki.
« Ce retour des Forces aériennes stratégiques illustre la remontée en puissance de la base aérienne placée au cœur du dispositif de dissuasion nucléaire français », insiste la mairie de Taverny.
Il se dit que c’est le général Bruno Maigret, qui connaît bien le Val-d’Oise, qui a poussé la décision de revenir à Taverny en raison des difficultés de circulation pour les militaires, entre Taverny et Villacoublay.
Le combat de Florence Portelli et Jean-Christophe Poulet pour éviter que les promoteurs n’investissent la base
La mairie rappelle la bataille de Florence Portelli, maire (Lr) de Taverny et vice-présidente de la Région, qui avait su « battre le fer contre l’État et ne pas se voir imposer un projet de logements sur la base ». L’élue avait appris au printemps 2016 un projet d’implantation et de construction de nombreux logements sur l’emprise du site militaire. Elle dénonça cette initiative « hasardeuse de l’État et annoncée sans aucune concertation avec les élus du secteur ».
La taxe d’aménagement fut alors fixée à son seuil maximum « pour dissuader toute velléité de promoteurs et maintenir une pression forte. Une stratégie qui s’est avérée payante ».
Même son de cloche à Bessancourt, où le maire (Dvg) Jean-Christophe Poulet s’était félicité « de n’avoir pas favorisé la vente du foncier de la base à des aménageurs comme le souhaitait l’État depuis quinze ans dans le cadre du plan Air 2000, et même avoir tout fait pour freiner cette reconversion en logements privés ou sociaux ».
Le sénateur (Ps) Rachid Temal a exprimé sa « profonde émotion ». L’ « enfant de Taverny » se souvient d’avoir été invité à visiter la base lorsqu’il était en classe de CM2, « comme tous les jeunes élèves tabernaciens ». Le vice-président de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées au Sénat se réjouit qu’ « enfin redevenue base aérienne, la BA 921 a retrouvé son drapeau historique et sa place dans les Forces armées et la défense ».
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