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Il faut sauver le clocher de Montry. Dernier vestige de l’église de cette commune seine-et-marnaise, cette haute tour qui domine le cœur de ville est en piteux état. La mairie a lancé des travaux de rénovation et une campagne de don a été ouverte avec la Fondation du patrimoine pour que chacun puisse aider à sauver l’emblème de la commune et « symbole historique » selon la Fondation. Le démarrage du chantier est prévu au 18 novembre 2024.
Un risque pour la sécurité publique
Le clocher est « très endommagé ». C’est ainsi que Françoise Schmit, maire de Montry, introduisait en conseil municipal en juin dernier, le point concernant l’autorisation de lancement du marché de travaux pour sa rénovation. Elle expliquait ainsi que, d’après une étude préalable réalisée par un architecte du patrimoine il y a deux ans, le bâtiment présentait des risques pour la sécurité publique, notamment des risques de déchaussement et de destructuration des pieds de murs, d’importantes fissures ainsi qu’un risque de chute de la voûte.
Il fallait choisir, soit c’était la démolition, soit la rénovation. Le conseil s’est prononcé en majorité pour la rénovation.
Sauver le clocher
Le lancement de la rénovation a ainsi été validé à l’unanimité en conseil municipal. Mais il s’agit d’un gros chantier, très coûteux. Le budget global est estimé à 650 000 € TTC. Une sacrée somme pour la petite commune qui a donc choisi de diviser en deux phases ce projet de rénovation : la première tranche, « ferme », consiste à rénover les parements extérieurs.
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« À l’extérieur, les enduits hydrauliques sont fissurés et se détachent par plaques, révélant parfois un grillage rouillé », décrit la Fondation du patrimoine. Par ailleurs, les abords immédiats seront également rénovés avec la reprise des pavés, la suppression des enrobés et la réfection des sols en périphérie.
« L’objectif est d’empêcher que l’édifice s’écroule »
« L’extérieur, c’était le plus urgent. Tout sera rénové, les fenêtres, le toit… L’objectif est d’empêcher que l’édifice s’écroule », poursuit Françoise Schmit. Cette tranche démarrera le 18 novembre et doit durer un peu plus de sept mois pour se terminer en juin 2025. De quoi offrir un sursis de plusieurs dizaines d’années au clocher.
Une campagne de dons
« C’est un budget de 300 000 €. Le Département nous aide à hauteur de 90 000 €, mais il y a peu de subventions, d’autant plus qu’il ne nous reste que le clocher… Pour l’instant, ça tourne bien. Mais au cas où et pour la 2ᵉ tranche, nous avons signé une convention avec la Fondation du patrimoine », détaille la maire.
La Fondation a ainsi ouvert une page pour recueillir les dons.
Toutes les participations, même modestes, nous permettrons d’aller au bout de ce projet.
Depuis l’ouverture de la campagne, 5 620 € ont été collectés grâce à 32 donneurs.
Une deuxième tranche de travaux en 2025
Dans un second temps, la tranche intérieure, et pour l’instant « optionnelle », pourrait se dérouler entre septembre et avril 2026. Le site de la Fondation du patrimoine détaille : « À l’intérieur, les parements sont vétustes, les enduits dégradés et les maçonneries présentent quelques fissures. La voûte et les arcs en plâtre sont également endommagés ».
900 m2 de parements verticaux à rénover
D’autres travaux sont nécessaires comme la révision des couvertures, la réfection des planchers intermédiaires en bois, des escaliers et des échelles, ainsi que des reprises ponctuelles du beffroi. En tout, 550 m2 de parements verticaux extérieurs et 350 m2 intérieurs doivent être repris. « Enfin, l’installation des cloches et de l’horloge sera révisée, et une nouvelle installation électrique, incluant éclairage et mise en valeur, sera créée », ajoute la Fondation.
L’emblème de la ville
Le clocher, qui forme le logo de la mairie, est l’emblème de la ville, comme le rappelle Françoise Schmit :
Nous sommes tous attachés à notre patrimoine. Le clocher est un élément important de l’identité de la commune, il en est même devenu l’emblème. Ce fleuron symbolise le passé historique de la ville.
La préservation du clocher est d’autant plus importante qu’il s’agit du dernier témoin de l’église de Montry. En effet, l’église Notre-Dame-de l’Assomption fut construite en 1185 par Simon, évêque de Meaux. Mais elle n’a pas survécu jusqu’à nous. Cet édifice religieux comptait également une chapelle qui, elle aussi, a été détruite. Celle-ci « renfermait les sépultures d’hommes illustres tels que Jean de Reilhac, serviteur des rois Charles VII, Louis XI et Charles VIII », explique la Fondation du patrimoine.
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Dernier vestige de l’église historique
Ce fut à la fois une richesse, puisque l’église fut ainsi reliée à l’histoire politique de la France, mais ce fut aussi un poids. En effet, à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, de nombreux conflits opposèrent la commune et M. de Reilhac, chacun réclamant la propriété des lieux. Finalement, et faute d’entretien, l’église fut démolie en 1903 sur décision du conseil municipal. La démolition de la chapelle Saint-Sébastien qui se situait à l’autre bout de la place, suivit, quelques années plus tard, peu après la Seconde Guerre mondiale. « Seul le clocher subsiste, dernier témoin d’un passé mouvementé », conclut la Fondation.
Préserver le patrimoine rural
Pour la Fondation : « Le patrimoine rural comporte de nombreux enjeux. Témoin d’une longue histoire, il contribue fortement à l’identité de nos territoires et à la qualité de notre cadre de vie. Parfois négligé, cet héritage, facteur de développement des territoires ruraux et porteur d’avenir pour les générations futures, risque de disparaître avec les mutations de notre société si nous n’y prenons garde ».
Les travaux, en pratique
Les travaux vont engendrer quelques perturbations le temps de leur réalisation. d’une part, le parking au pied du clocher ne sera plus accessible. Par ailleurs, les food trucks qui s’y installent habituellement seront installés sur le parking de la mairie.
Arnaud Metreaud, directeur des services techniques de Montry, ajoute : « Restaurer un édifice patrimonial, ce n’est pas seulement l’entretenir ou le réparer, c’est permettre à l’héritage du passé de parvenir aux générations futures, comme témoin de notre savoir-faire et de notre histoire ».
La mairie espère ainsi que tous ceux qui se sentent concernés par ce besoin de préserver le patrimoine local participeront à cette collecte afin d’aider à sauver ce vestige historique.
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