, Seine-et-Marne. À la découverte des Affolantes bacotes, ces belles demeures des bords de Seine

Seine-et-Marne. À la découverte des Affolantes bacotes, ces belles demeures des bords de Seine

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Qui ne connaît pas les Affolantes des bords de Seine, à laquelle Marie-Françoise Laborde a consacré un livre édit par le Puits fleuri ? Mais savez-vous d’où vient le surnom de ces belles demeures, à l’architecture débridée, que l’on peut notamment admirer à Bois-le-Roi, en Seine-et-Marne ?

« Il s’agit en fait du dérivé du mot ‘folie’, qui correspondait aux maisons de campagne bourgeoises du XIXe siècle, destinées à abriter une amante », indique Yvon Dupart, historien local.

Les Affolantes ont vu le jour à La Belle Époque, après la construction des écluses de la Seine, sous Napoléon III. « Autrefois, le fleuve pouvait doubler de volume et on ne construisait pas sur les berges, explique la bacote Michèle Saliot, responsable du groupe patrimoine de l’association Audiovisuel et patrimoine. À partir de 1860, la Seine n’était plus sujette aux variations du niveau de l’eau, et les bordures sont devenues fixes. Les roseaux ont poussé et de petites îles sont apparues, où les gens venaient pêcher ou faire du canoë ».

Constructions de Louis Périn

Avec l’arrivée de la gare à Bois-le-Roi, l’aristocratie financière débarque dans le village, occupant les vieux châteaux. Au début du XXe siècle, Louis Périn, architecte et artiste parisien, est invité dans une maison. « C’est une histoire d’amour entre un homme, tombé amoureux de la fille des propriétaires, mais aussi d’un paysage, souligne Michèle Saliot. Il a peint la Seine tous les jours, par tous les temps, comme l’attestent ses nombreuses aquarelles. »

Louis Périn se marie et transforme la maison de sa belle-famille en 1902. Puis, en 1905, il fait construire le Clos-Barbeau par une entreprise de Chartrettes. « Il y avait une très belle décoration intérieure, avec des carrelages en ciment, des cheminées, des papiers peints et de grandes ouvertures sur la Seine, indique Michèle Saliot. Les Affolantes, lieux de méditation, sont en effet tournées vers le fleuve. Les terrasses, les balcons et les grandes fenêtres permettent de l’admirer. »

L’architecte a aussi fait construire Clairval, une demeure agrémentée d’un décroché de toiture, d’une terrasse et de baies vitrées. En 1910 il crée avec son beau-père l’association des riverains de la Seine, pour la protection du site. C’est la plus ancienne association de loi 1901 de Bois-le-Roi. Enfin, en 1932, Louis Périn traverse la Seine pour arriver à Chartrettes, où il fait édifier Le manoir de Seine. Ayant vue sur ses anciennes constructions, il s’y installe avec sa famille jusqu’à son décès. Rappelons qu’il est inhumé au cimetière de Bois-le-Roi.

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Une façade médiévale

Dans la foulée, Emile Rochard, directeur de théâtre parisien, s’installe dans l’ancien prieuré qu’il métamorphose, tout en conservant la chapelle, avec l’édification d’une tourelle et de bâtiments successifs. Il fera ensuite bâtir une maison au bout de son jardin, surnommée Le Vieux Logis. Pour le décorer, il a fait transporter par bateau une façade médiévale de la ville d’Amiens, ajoutant encore un peu plus de folie à ces fameuses Affolantes.

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