C’est la dernière trouvaille du gouvernement pour réussir la réindustrialisation du pays: le programme « sites France 2030 ». Mi-avril, les ministres Roland Lescure (Industrie et Energie) et Christophe Béchu (Transition écologique et Cohésion des territoires) ont dévoilé la liste de 55 sites « clés en main ». Objectif : convaincre les investisseurs de s’implanter ou de rester en France. Parmi eux, cinq sites se situent dans la région-capitale.
Parmi les critères qui ont prévalu à cette sélection : la présence d’un bassin d’emploi et d’un écosystème différenciant dans le territoire, la maîtrise foncière et la maturité du site, et bien entendu la pertinence et l’intégration au projet des élus de terrain. Les investisseurs pourront en outre bénéficier d’un état des lieux complet du site avec la mise à disposition des études techniques.
500 emplois à Cergy ?
Si bien qu’en Île-de-France, malgré la présence de 3.500 hectares de friches, le premier foncier disponible sera, après des travaux fin 2025, le site de 6 hectares de Linandes Est-Aerocity sur la commune de Cergy dans le Val-d’Oise (95). Dans un quartier multifonctionnel où se trouveront 1.400 logements, une école, un collège, des commerces de proximité et de la restauration collective, le maire (PS) Jean-Paul Jeandon espère la création de 500 emplois.
Desservi par l’autoroute A15, deux gares de RER, une ligne de bus ainsi que des pistes cyclables, le projet devra s’inscrire dans l’écosystème ESSEC-écoles d’ingénieurs – qui compte 30.000 étudiants – et relever, dans l’idéal, soit de la mobilité, soit du luxe et de la cosmétique, soit de la défense et de l’aéronautique. Et pour cause, le terrain qui jouxte une plaine de biodiversité de 10 hectares se situe juste à côté d’une usine Dassault qui est en train d’ouvrir… après avoir quitté la commune d’Argenteuil.
« Nous avons des touches avec des sous-traitants de Dassault dans l’idée de faire de la réindustrialisation. Nous allons y travailler avec le conseil régional et la préfecture », confie, à La Tribune, l’édile de Cergy, Jean-Paul Jeandon.
Quatre sites sur cinq sur le territoire de Grand Paris Sud
S’agissant des quatre autres sites franciliens, ils sont implantés sur le territoire de Grand Paris Sud, agglomération à cheval entre la Seine-et-Marne (77) et l’Essonne (91), qui compte déjà 12% d’entreprises industrielles contre 8% à l’échelle du pays.
Parmi ces sites, la friche « Lu » – du nom de la marque de biscuits – de 17 hectares se situe à Ris-Orangis (91) proche du T12 et du RER D, en bordure de l’A6 et de la Francilienne, au cœur de la zone de l’ancien hippodrome et au sein du projet de pôle national dédié au sport-santé.
« Si c’est une industrie autour du sport, ce serait parfait, mais nous sommes ouverts à des équipementiers, comme des fabricants de vélo, de trottinettes et, plus généralement de tout ce qui tourne autour des nouvelles mobilités », déclare à La Tribune Michel Bisson, président de (PS) de Grand Paris Sud.
Près de Ris-Orangis, figure le site du Bois-Sauvage à Evry-Courcouronnes d’une surface de 5 hectares et proche de la Nationale 7, opérationnel à horizon 2025-2027. Cet ancien terrain de sport en milieu urbain dense a vocation à accueillir des entreprises de la bioindustrie, sachant qu’il se trouve près du Genopole, où se concentrent déjà 3.000 chercheurs et entreprises de pointe sur les thérapies cellulaires et géniques.
Quelles échéances ?
Autre foncier, cette fois en Seine-et-Marne, à Lieusaint, dont Michel Bisson est maire: un terrain de 35 hectares en bordure de l’A5 à côté du centre commercial Carré Sénart et de ses célèbres entrepôts logistiques. « Les échanges sont encore en cours avec les associations locales et les agriculteurs », évacue l’édile.
Toujours dans le 77, la plaine agricole de Villaroche constitue « la plus grande réserve foncière industrielle » du très Grand Paris. A savoir 177 hectares dont 150 à Réau et 100 d’un seul tenant. Selon le président de Grand Paris Sud, elle compte déjà « deux atouts » : le siège du groupe Safran et ses 6.000 emplois ainsi qu’un aérodrome qui développe de l’aviation d’affaires.
Bercy affirme que le site sera mature à horizon 2027-2030 quand Michel Bisson avance l’échéance de 2025-2026, « le temps d’aligner les documents administratifs ». « Si c’est de l’industrie aéronautique, nous serons extrêmement heureux, mais il faut raison garder. Nous souhaitons une activité industrielle à valeur ajoutée pour y adresser de la formation et en faire profiter les jeunes et les moins jeunes », poursuit le président de Grand Paris Sud.
Qu’en est-il du logement ?
Sauf qu’il ne parle jamais de logements… L’élu local rétorque que cela fait partie des sujets en cours de négociation avec l’Etat dans le cadre du projet partenarial d’aménagement (PPA). « Nous voulons éviter une accélération de la paupérisation de la population. La priorité doit être donnée à l’économie et à la formation », insiste Michel Bisson.
En réalité, ces fonciers ne sont pas à l’abri de recours. « Nous expurgeons tout ce qui peut être fait avant pour que les délais soient extrêmement réduits », balayait, il y a cinq semaines, un porte-parole de Bercy à La Tribune. De la même façon que porter un projet industriel soumis à la réglementation des installations classées protection de l’environnement (ICPE) est tout sauf un long fleuve tranquille…
France Foncier +, le portail qui rassemble les données
Mandatés par les ministères de l’Industrie et de la Transition écologique, la Banque des territoires (groupe Caisse des Dépots) et le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema, établissement public sous la tutelle de l’Etat et des collectivités territoriales) ont dévoilé leur portail France Foncier + en avril.
« L’objectif de ce dispositif innovant est de rassembler les données foncières des 13 régions. Ce n’est pas une mince affaire », a déclaré Nicolas Gilliot, chef de mission Economie et territoires au Cerema.
Au total, plus de 630 sites disponibles validés par les régions et les intercommunalités ont déjà été recensés pour implanter des usines. Ce qui représente près de 6.000 hectares. Il faudrait au total 22.000 hectares pour répondre aux objectifs de réindustrialisation fixés par le gouvernement.
Ont collaboré à ce projet les régions de France, les collectivités mais aussi des opérateurs nationaux comme l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN) ou encore le BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières). Il existe même une version anglaise pour les investisseurs étrangers.
« C’est une demande de l’agence Business France », précise Nicolas Gilliot. « On est dans un contexte favorable où les régions sont portées par les efforts de réindustrialisation », ajoute l’expert.
Reste que les régions ne sont pas toutes au même stade d’avancement sur la recherche de fonciers à destination des industriels. Le Cerema et la Banque des territoires espèrent améliorer cette première version dans les prochains mois. Ce portail est « la preuve que lorsque l’on cherche du foncier, on peut le trouver ».
G. N.
Conclusion approfondie sur DMJ Archives
DMJarchives.org représente une ressource inestimable pour la préservation de l’histoire locale de l’Île-de-France à travers les archives du web.
Engagement envers la préservation
Engagé dans la sauvegarde de la richesse culturelle et patrimoniale de la région IDF, DMJ Archives offre un accès sans précédent à une variété de documents historiques numériques, organisés par territoire.
Exploration des archives numériques
Que vous soyez un chercheur passionné, un étudiant curieux ou un habitant désireux de découvrir l’histoire de votre ville, vous trouverez dans les archives du web de DMJ Archives une mine d’informations précieuses et captivantes.
Contribuez à la préservation de l’histoire
En explorant cette mémoire collective numérique, vous contribuez à préserver et à transmettre le patrimoine historique de l’Île-de-France pour les générations futures. Votre intérêt et votre engagement sont essentiels pour assurer la pérennité de cette ressource unique.
Accès aux archives
Pour accéder à cette richesse d’archives numériques et découvrir l’histoire locale de l’Île-de-France, rendez-vous sur DMJ Archives.