Proche de Jean-Claude Gaudin depuis plus de 60 ans, Jean-Pierre Foucault avait dîné avec l’ancien maire de Marseille quelques jours à peine avant sa mort. Ce soir-là, le vieil homme lui avait semblé triste. « En sortant du dîner, j’ai dit à mon épouse « j’ai peur que ce soit la dernière fois qu’on se voit ». Et malheureusement, c’était le cas », confie ce lundi l’animateur à France Bleu Provence.
France Bleu Provence : Alors, vous avez appris cette nouvelle ? Évidemment, c’est un choc terrible…
Jean-Pierre Foucault : Oui, d’autant que nous dînions encore ensemble avant-hier soir à Marseille. Je l’ai trouvé un peu fatigué, la tête allait remarquablement bien, comme d’habitude, mais le corps ne suivait pas. Je l’ai trouvé fatigué, moins enjoué qu’à l’habitude. Quand on dîne avec Jean-Claude Gaudin, il a toujours une histoire à raconter. Il frappe dans ses mains et fait rire l’ensemble de la tablée. Là, il était triste. Et je vous avoue humblement qu’en sortant du dîner, j’ai dit à mon épouse « j’ai peur que ce soit la dernière fois qu’on se voit ». Et malheureusement, c’était le cas. Donc je suis triste, d’autant que je le connais depuis plus de 60 ans.
C’est un très très long compagnonnage…
Oui, C’est un compagnonnage puisqu’il était mon professeur d’histoire. Il n’était pas beaucoup plus âgé, il avait sept huit ans de plus que nous, les élèves. On était en seconde à l’école De la Salle à Marseille et il nous passionnait déjà comme il passionnait ses électeurs quand il faisait des discours. Vous savez, il arrivait en classe, il s’asseyait sur un coin de bureau et il disait « Fermez vos livres, je vais vous raconter la révolution ». Et il nous racontait la révolution. On dévorait ses paroles et on en apprenait davantage que si on devait apprendre par cœur un livre d’histoire. Voilà, il l’a fait…
C’est une grande tristesse pour tout Marseille, quelles que soient ses opinions politiques. Il aura marqué Marseille pendant trois décennies. Et donc nous sommes tous très très tristes aujourd’hui.
Qu’est-ce qu’il a amené à Marseille, votre ville ? Est-ce qu’il a changé Marseille ? Il a porté haut le verbe de Marseille aussi…
Bien sûr, il a incarné Marseille. Et vous savez, il y a eu deux personnes très très différentes qui ont incarné Marseille : il y a eu Gaston Defferre pendant presque 30 ans aussi, mais qui lui, était, comment dire ? Il venait des Cévennes, il était un petit peu plus, je dirais, avec respect, renfrogné. Tandis que Jean-Claude Gaudin était tout sourire, toute largesse. Il n’empêche que malgré ses sourires, ses largesses, ses histoires, sa faconde, il a fait avancer Marseille. Il a été absolument meurtri à la fin de son mandat par l’accident terrible de la rue d’Aubagne. Était-il coupable ou responsable? Ce n’est pas à nous de le dire, mais disons qu’il a beaucoup, beaucoup fait pour Marseille et surtout pour l’image de Marseille à travers notre pays et à travers le monde.
Et il a été conseiller municipal dès 1965. C’est toute une vie de Marseille en réalité, c’est un animal politique derrière le côté pagnolesque, gentil ?
C’est un animal politique comme il n’en existe plus. Et d’ailleurs, depuis qu’il n’était plus maire de Marseille puisqu’il avait décidé d’arrêter, il ne se montrait plus en politique. En revanche, il décidait toujours de ses conseils auprès de celles et ceux, nombreux, politiciennes et politiciens, qui venaient lui demander son avis.
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Une dernière question, Jean-Pierre : parmi toutes ces rencontres, ses repas, vous parlez d’éclats de rire aussi. C’est aussi ce qu’on a peut être envie de retenir : des éclats de rire avec un Jean-Claude Gaudin un peu truculent.
Figurez-vous que même à l’Assemblée nationale, il a porté haut le verbe de Marseille. Un jour, face à un Premier ministre dont je tairai le nom, c’était l’un de ses premiers discours à l’Assemblée, il a évoqué Pagnol en disant « Monsieur le Premier ministre, ce n’est pas que vous êtes bon à rien, mais mauvais en tout. » C’est un extrait du Schpountz de Pagnol qu’il avait décidé de déclamer à l’Assemblée nationale.
Le Schpountz, Il fallait oser quand même ! Mais bon, vous le cachez aussi parce que vous êtes pudique, mais c’est quand même une très forte émotion ce soir ?
Celles et ceux qui vous écoutent à France Bleu, qu’ils soient ou non de son côté politique, sont tristes d’apprendre le départ de… On disait pas Jean-Claude Gaudin, mais Jean-Claude ou le maire. Vous savez, quand nous sommes sortis du restaurant vendredi soir, bien qu’il ne fut plus maire, il y a quelques voitures qui se sont arrêtées en klaxonnant : « Bonsoir Monsieur le maire, bonsoir Monsieur le maire ! » Donc il restera à jamais LE maire de Marseille.
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