La Mecque de l’aviron francilien prend un coup de jeune. Les deux bâtiments du club Aviron Marne & Joinville (Val-de-Marne) ont lancé le mouvement grâce aux symboles historique et urbain qu’ils représentent. La livraison de leur rénovation a eu lieu à l’automne 2022.
Un doyen polisson
Avec sa façade à l’italienne enduite à la chaux, décorée de panneaux en faïence, le bar, daté de 1876, détient le record d’ancienneté de l’immobilier francilien dédié à l’aviron. « Dans les étages, les appartements des entraîneurs ont beaucoup servi de lieu de villégiature à des bourgeois parisiens qui y séjournaient plutôt avec leur secrétaire qu’avec leur épouse », ironise Jean-Eric Loisel, président du deuxième club français de la discipline, fort de 550 licenciés.
Longtemps désigné comme « le phare de la Marne » à cause de la tourelle où siégeaient les arbitres, le hangar à bateaux et les vestiaires de 1932 gardent la valeur identitaire qui justifie l’investissement communal : Joinville a financé 250 K€, sur les 460 K€ nécessités par la rénovation des deux bâtiments du club, inscrits par la région au patrimoine d’Ile-de-France. Une opération étroitement surveillée par l’Architecte des bâtiments de France.
Lame de fond dans l’aviron
Quatre ans de négociations ont abouti au montage financier dans lequel la fondation Stéphane Bern a donné un coup de pouce décisif, avec ses 70 K€. « Cette institution n’avait pas encore priorisé le patrimoine sportif, mais le faible nombre de candidatures du Val-de-Marne nous a favorisés », témoigne Jean-Eric Loisel.
Le chantier pionnier pourrait bien donner des idées aux propriétaires et exploitants des autres pièces patrimoniales qui justifient la désignation des boucles de la Marne comme la Mecque de l’Aviron : le puzzle intègre les installations de l’île Fanac, également placées sous la tutelle du club Aviron Marne & Joinville, mais aussi les infrastructures de la société d’encouragement du sport nautique, situées dans la ville voisine de Nogent-sur-Marne et auréolées par le souvenir des coups de rame du baron Pierre de Coubertin…
Une Tournesol choyée
De l’aviron à la natation et de l’Entre-deux guerres aux Trente glorieuses, l’association de communes et d’intercommunalités Sites & Cités remarquables a tourné une seconde page d’histoire, le 16 mai lors de son webinaire sur la restauration du patrimoine sportif. La saga des piscines Tournesol passe par Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme).
« La meilleure manière de préserver le patrimoine, c’est l’entretien permanent », déclare Catherine Carton, chargée de la candidature au label « Pays d’Art et d’histoire » à la métropole du Massif Central. Elle tire cette leçon de l’équipement nautique inauguré en 1977 par l’ancien maire et ancien ministre de François Mitterrand Roger Quilliot. Ses successeurs veillent au grain : le plan pluriannuel d’investissements 2022-2033 affecte 28,5 M€ à l’entretien du patrimoine sportif et culturel de la métropole.
Vision fonctionnaliste
Résultat : « Zéro modification structurelle depuis l’inauguration », vante Catherine Carton. Les 50 000 entrées annuelles témoignent de l’intensité de l’usage de l’équipement rescapé du plan 1000 piscines, lancé par le Général De Gaulle en réaction aux piètres résultats des nageurs français lors des Jeux olympiques de 1968. La chargée de mission a recensé 75 démolitions, sur les 183 modèles Tournesol, et seulement 54 exemplaires conservés dans leur forme initiale. Dans le Puy-de-Dôme, seule subsiste la piscine Jacques Magnier.
La conception industrielle assumée de Bernard Schoeller prolonge l’urbanisme orthogonal d’une cité ouvrière. © Clermont Auvergne Métropole
Loin de détonner, la forme de soucoupe volante et le toit ouvrant prolongent le paysage urbain de la cité de la Plaine, allégorique de la construction industrialisée. Aux lisières de sa trame orthogonale, le quartier construit dans les années 1920 pour les ouvriers de Michelin manquait encore d’une piscine, en complément d’autres équipements sportifs qui matérialisent la vision fonctionnaliste de l’époque : entretenir des esprits sains dans les corps sains des travailleurs.
Conception industrielle
Concepteur des Tournesol, Bernard Schoeller assume pleinement leur cousinage avec le taylorisme en vigueur dans l’automobile. L’entreprise Matra a réalisé les coques en plastique. Dans l’utilisation de ce matériau, le lauréat des 1000 piscines approfondit le travail de l’architecte Jean Maneval, connu pour ses maisons-bulles à six coques. La construction fait écho à celle de l’usine de préfabrication, réalisée au même moment pour alimenter les chantiers du campus universitaire de Clermont-Ferrand.
De cette époque si proche et si lointaine, la génération suivante a dressé un inventaire sévère, souvent à juste titre. Mais fallait-il céder à la tentation d’en rejeter tous les bébés, avec l’eau des piscines industrielles ? La roue de l’histoire a continué à tourner, et le témoignage de Laure Manaudou rend justice à l’intuition gaullienne : la championne olympique aime rappeler qu’elle a appris à nager dans la piscine Tournesol municipale d’Ambérieu-en-Bugey (Ain), aujourd’hui démolie et remplacée par un centre aquatique qui porte son nom.
Atterrissage réussi
A l’inverse, la piscine Jacques Magnier se tient prête à continuer sa carrière. Même sur le plan énergétique, ses performances bluffent les spécialistes : « Son petit volume réduit les consommations », souligne Catherine Carton. Depuis 2013, le raccordement au réseau de chaleur principalement alimenté au bois renforce le bilan écologique de l’équipement.
« Notre soucoupe volante atterrit sans problème dans le XXIe siècle », conclut la chargée de mission, dans l’attente de l’inscription de la piscine au patrimoine contemporain, un des quatre axes du label Ville d’art et d’histoire.
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