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L’abbatiale Notre-Dame des Ardents, installée en plein centre-ville de Lagny-sur-Marne (Seine-et-Marne) est une église surprenante. Chef-d’œuvre méconnu de l’architecture gothique du XIIIe siècle, elle a des allures de cathédrale… Mais pas de prime abord.
Fruit d’une histoire contrariée, cette bâtisse aurait pu, en effet, rivaliser avec les plus grandes abbatiales et cathédrales contemporaines. Elle a malgré tout été classée monument historique par arrêté du 12 juillet 1886.
La façade trompeuse de l’église de Lagny
Passé la porte, derrière un clocher massif, mais épuré, s’ouvre un cœur majestueux et élancé. La grandeur et le volume surprennent les visiteurs.
Elle compte trois niveaux et de nombreux vitraux, dont ceux des fenêtres hautes lui donnent sa teinte rose violette caractéristique. Aucun d’eux n’est antérieur à la Révolution.
Un projet grandiose au Moyen Âge
Cette église, accolée à une abbaye, a été fondée en 648. Mais son âge d’or advient au Moyen Âge. À cette époque, sous la protection des Comtes de Champagne, l’abbaye Saint-Pierre (son nom d’alors) devient très prospère. C’est même l’une des plus importantes d’Île-de-France.
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Alors, pour traduire cette importance, un projet de rénovation très ambitieux émerge au XIIIe siècle. L’église existante a en effet souffert au siècle précédent. En 1157 et en 1184, l’édifice a essuyé deux incendies.
Les circonvolutions de l’histoire
En 1205, les travaux s’engagent sur les bases d’un projet grandiose. Une abbatiale d’une longueur de 110 mètres et d’une hauteur sous voûte de 27 mètres. Mais le projet de reconstruction n’aboutira pas. Il est interrompu par les guerres de Religion et les réparations qui s’ensuivirent ne rendirent pas hommage à ce grand projet.
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Le riche portail sculpté qui existait en 1130 n’est pas remplacé. La nef du XIIe siècle va perdurer et le clocher porche actuel, assez simple, est édifiée au XVIIIe siècle par l’architecte Jean Pinard. L’église fait aujourd’hui 48 mètres de long et 37 mètres de large avec 21 mètres de hauteur pour le chœur.
Un lustre à retrouver
Si le projet avait abouti, l’abbatiale ferait peut-être aujourd’hui partie des livres d’histoire. Néanmoins, la façade Est et la qualité de l’architecture intérieure comme celle du chevet, visible depuis le square Jeanne d’Arc, témoignent de cette ambition malheureusement avortée. L’historien et conservateur Francis Salet, en fera ce commentaire :
Aucun tâtonnement, aucune maladresse dans l’exécution. On est vraiment en présence d’un art arrivé à son apogée et de l’œuvre d’un homme et d’une époque qui n’avaient rien à apprendre ; l’architecture de l’église de Lagny est d’une netteté et d’une rigueur impeccable.
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Peut-être les travaux de rénovation permettront-ils de redonner au lieu un peu de lustre et lui permettre de bénéficier d’un peu plus de reconnaissance pour la qualité de son architecture intérieure.
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