Balade à travers l’histoire pour l’inauguration de la mairie de Landas

Voilà trente ans qu’à Landas on pense à transformer l’ancien presbytère en mairie. Géry Deffontaines, maire à l’époque, fut le premier à en évoquer la possibilité. L’idée a fait son chemin dans la tête de Paul Dauchy, maire de 1989 à 2003. Puis Camille Mollet, maire jusqu’au début de cette année, a véritablement porté ce projet de 1,1 M€. Mais c’est Jean-Paul Francke, élu en mars, qui a eu le plaisir d’inaugurer la nouvelle mairie, dimanche midi, en présence de Patrick Kanner, ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports et ancien président du conseil général du Nord. « Trop petite, l’ancienne mairie n’a jamais répondu aux normes de sécurité et encore moins à celle de l’accessibilité pour les personnes handicapées », a rappelé Jean-Paul Francke en se souvenant à quel point le projet de la nouvelle mairie a pu soulever de débats. Au-delà de son coût – financé sans recours à l’emprunt, grâce à 459 000 € de subventions et 650 000 € d’autofinancement – il a fallu décider si on la faisait dans l’ancienne boucherie ou au presbytère. La nécessité d’abattre un majestueux tilleul fut elle aussi cause de bien des escarmouches. Au final, l’arbre malade sera remplacé par un chêne, deux bouleaux et deux saules têtards.

Fouilles archéologiques

Avant de passer à la construction, il a fallu réaliser des fouilles archéologiques dont le résultat s’est avéré un peu décevant au regard du caractère prometteur du site : « Nous sommes sur l’ancienne motte féodale, a rappelé le maire. Il ne faut pas oublier que Landas fut le siège d’une baronnie au XIIIe siècle avec Aumaury de Landas. » Extraordinaire télescopage de l’espace-temps, ce seigneur, devenu géant, a été l’hôte d’honneur de l’inauguration, au même titre que le ministre de la République et tout un cortège de personnalités parmi lesquelles Didier Manier, président du conseil général du Nord, un député, deux sénateurs… Le maire ne s’est pas appesanti sur l‘épisode de la démolition de la maison des sœurs, qui failli elle aussi enflammer le village, afin de mieux se réjouir que son village dispose d’une maison commune haute qualité environnementale, digne du XXIe siècle.

Un plaidoyer pour les maires

Ancien président du conseil général du Nord, le ministre Patrick Kanner était loin de se sentir dépaysé, à Landas… Il a choisi cette modeste tribune et l’occasion d’une inauguration de mairie pour se lancer dans un vibrant plaidoyer en faveur des maires, « que l’on vient voir quand cela va bien mais surtout quand cela va mal ! » Il a insisté sur le maillage serré d’un « tissu républicain » formé de 500 000 élus locaux essentiels à la démocratie. Il s’est réjoui qu’en cette période de crise des valeurs, les maires aient encore « du crédit auprès de leurs concitoyens. Que le lien n’ait pas été rompu. Que le maire continue d’incarner l’action publique, la possibilité que les choses changent au plus près de la population. »

Juste avant lui, ce sont ces mêmes maires que Didier Manier, président du conseil général, s’est appliqué à rassurer. Des maires que l’on sait inquiets d’une baisse annoncée des aides publiques accordées à leurs communes : « En période de crise, il est plus important que jamais que les collectivités locales continuent d’investir. Ce sont des emplois non délocalisables… ». Il a rappelé que le Département du Nord s’apprêtait à réaliser 300 M€ d’investissements pour 2015. Et cela bien que l’augmentation des dépenses sociales dues à la crise, notamment à travers le versement du RSA, soit si mal compensée par l’État. Il a d’ailleurs chargé Patrick Kanner d’en toucher deux mots au Premier ministre…