Pour Bercy, pas question de changer de politique. Le ministre délégué au Budget, Thomas Cazenave, maintient les objectifs du gouvernement. Mais il souhaite les partager avec Les Républicains (LR).
LA TRIBUNE DIMANCHE – S&P a dégradé la note financière de la France, ce qui n’était pas arrivé depuis 2013. Acceptez-vous la sanction ou la rejetez-vous ?
THOMAS CAZENAVE – J’y vois un ajustement qui maintient la note de la dette française à un niveau élevé. Nos finances publiques ont été mises à contribution ces dernières années pour faire face à une succession de crises, et protéger les Français et nos entreprises, ce que la notation traduit. Je ne le regrette pas – la situation aurait été pire sans ce que nous avons fait. Cela doit nous encourager à poursuivre dans la voie des réformes et des efforts déjà engagés.
Vous n’avez pas convaincu cette agence de votre capacité à redresser les comptes du pays. Que faut-il faire de plus, de mieux ?
Il faut regarder ce que dit l’agence. Elle reconnaît aussi les réformes majeures que nous avons entreprises et la résilience de l’économie française. Notre ligne économique est constante, elle produit des résultats, avec des créations d’emplois, de la croissance et des usines qui ouvrent en France. S’agissant des finances publiques, en février, nous avons annulé 10 milliards d’euros de crédits avec Bruno Le Maire. Il n’y a pas de changement de philosophie budgétaire. Nous reprenons la même trajectoire qu’avant la pandémie, la même politique que depuis 2017, en menant une série de réformes dont les exemples abondent : retraites, assurance chômage, gestion de l’immobilier de l’État, simplification, etc. On accentue la lutte contre la fraude, portée par le Premier ministre – je poursuivrai les efforts et nous irons plus loin sur ce plan. Notre politique réduira le déficit sous la barre des 3 % en 2027.
Vous relativisez l’impact ?
La réalité est que la France n’a aucune difficulté à financer sa dette. Pourquoi ? Parce que nos résultats sont très bons. Nous avons créé 75 000 emplois depuis le début de l’année, et l’Insee nous dit que la croissance en 2023 a été meilleure que ce nous avions prévu. J’appelle à ce qu’on regarde l’ensemble de la photographie.
Cette dégradation peut-elle vous être utile, en suscitant une prise de conscience ?
On n’a pas attendu les agences de notation pour prendre des mesures, et on ne prend pas des mesures pour elles. Nous construisons un budget pour 2025 avec l’objectif de réduire le déficit public à 4,1 % du PIB. Si S & P peut permettre à certains parlementaires d’opposition de comprendre que la question est majeure, tant mieux.
Où trouverez-vous les 20 à 25 milliards d’euros d’économies nécessaires pour 2025 ?
J’ai entrepris un dialogue avec les groupes politiques au Parlement, je leur ai demandé leurs pistes d’économies et certains m’ont déjà répondu. J’entame cette semaine les conférences budgétaires avec les ministres pour déterminer leurs enveloppes de crédits l’an prochain. À l’été, nous aurons donc les grandes lignes du budget 2025. On prépare les choses. S’agissant des collectivités locales, le rapport que m’a remis Boris Ravignon [maire LR de Charleville-Mézières] chiffre à 7,5 milliards d’euros le coût du mille-feuille territorial. Cela va nourrir notre réflexion avec les élus locaux.
Dans les débats des européennes, les oppositions vous accusent de préparer une désindexation des retraites, qu’en est-il ?
Certains font semblant d’oublier que nous avons indexé les pensions sur l’inflation, soit une hausse de 5,3 % en janvier. C’est un effort considérable qui a protégé le pouvoir d’achat des retraités.
Le RN et LFI vous reprochent d’avoir diligenté des économies sans en référer au Parlement. Ils déposent une motion de censure. Que leur répondez-vous ?
La ficelle est un peu grosse. Leur sujet, ce n’est pas le budget, c’est la censure. Ils réclament un projet de loi de finances [PLF] rectificative, mais ils sont les premiers à dire, avant même d’en connaître le contenu, qu’ils voteront contre et qu’ils censureront. Ces trois derniers mois, j’ai passé dix-sept heures au Parlement sur les finances publiques, à répondre aux accusations d’austérité de LFI, aux auditions de LR… Ils sollicitent des débats, mais ils n’y viennent même pas en nombre.
LR a lancé une commission d’enquête sur la dette. Redoutez-vous ses conclusions ?
Je suis très attaché au pouvoir de contrôle du Parlement. Cette commission doit permettre de porter un regard historique sur ce qui s’est passé pendant toutes les périodes difficiles. LR est bien placé pour savoir que les crises font augmenter la dette, comme sous le quinquennat 2007-2012, où elle a bondi de 25 %. Il n’est pas anormal de recourir à l’emprunt pour protéger le pays, tous les partis de gouvernement ont été confrontés à cette situation.
S&P s’inquiète par ailleurs de l’instabilité politique… La menace d’une nouvelle motion de censure à l’automne vous contraindra-t-elle à accepter des propositions de la droite ?
J’entends les critiques de LR, mais je constate aussi des accords, comme lors du dernier budget rectificatif à la fin de l’an dernier. Dans le détail, j’ai vu leurs propositions et je note nos convergences. S’agissant de l’assurance chômage, ils voulaient une réforme ? Elle est lancée. Ils jugent que les opérateurs de l’État coûtent cher ? Notre décret d’annulation de crédits y répond. Un effort sur l’aide publique au développement ? C’est dans le même décret. Intensifier la lutte contre la fraude ? C’est fait. En revanche, je ne suis pas d’accord avec eux pour baisser la TVA ou la taxe sur les produits énergétiques, qui alourdirait notre dette.
La situation des finances publiques pèsera-t-elle sur votre résultat aux européennes ?
Le débat permet aussi la clarté. On voit le double discours du RN en matière économique, comme sur l’Europe… Ce parti prétend nous donner des leçons alors que son programme se traduirait par 100 milliards d’euros de déficit supplémentaire, selon des évaluations indépendantes. Dans ce cas, je vous laisse imaginer la réaction de S & P ! L’Europe a besoin d’un plan d’investissement massif pour la défense, pour l’industrie innovante, pour la transition écologique. Aux côtés du président de la République, nous sommes les seuls à porter cette grande ambition.
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