Son nom circulait déjà depuis plusieurs jours pour le commerce extérieur. Samedi 21 septembre, Sophie Primas, sénatrice des Yvelines depuis 2011 et vice-présidente du Sénat, a officiellement hérité de ce portefeuille, complété par celui des Français de l’étranger. Elle qui, durant six ans, a présidé la commission des affaires économiques, avait annoncé, en juin, qu’elle quittait Les Républicains afin d’acter son rejet de l’accord passé entre Éric Ciotti et le Rassemblement national pour les législatives de 2024.
Ingénieure en agriculture et diplômée en marketing de l’Essec, elle est entrée en politique à la mairie Aubergenville (Yvelines) en 2001, d’abord comme adjointe, avant d’être élue maire aux élections municipales de 2014. En juin 2010, cette proche de Gérard Larcher fut élue députée des Yvelines et entama sa carrière au Parlement, où elle a eu l’occasion, à plusieurs reprises, de travailler sur les questions liées à la compétitivité française.
Elle s’est notamment montrée très critique sur le traité de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur. « Les théories du commerce international nous apprennent que le libre-échange permet des gains économiques globaux, mais c’est toujours au détriment de réallocations entre pays, entre entreprises, entre secteurs plus ou moins productifs. À ce jeu, notre agriculture européenne et particulièrement notre agriculture française sont bien souvent perdantes », déclarait-elle ainsi le 22 janvier, sur Public Sénat.
Soucieuse du déficit commercial de la France
Elle qui a régulièrement pointé du doigt l’important déficit commercial tricolore, n’hérite pas d’une situation des plus simples à cet égard. Entre 2020 et 2022, le déséquilibre des échanges extérieurs a constitué un handicap sérieux pour l’économie française : selon les chiffres de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), la contribution de ce poste à la croissance a atteint à peine un point cumulé sur les trois dernières années. Et en 2022, le déficit commercial a atteint 164 milliards d’euros, soit 6 points de produit intérieur brut. Un record historique depuis la fin de la Seconde guerre mondiale.
Ce mauvais chiffre s’explique certes par des éléments conjoncturels, tels que la chute des exportations aéronautiques d’un côté et la flambée du prix de l’énergie importée, notamment en raison de la guerre en Ukraine. Mais il traduit aussi une perte des parts de marché des industriels français à l’exportation, une donnée plus inquiétante sur le long terme.
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