, Législatives 2024 : l’inquiétude des maires des petites communes pour organiser les élections

Législatives 2024 : l’inquiétude des maires des petites communes pour organiser les élections

, Législatives 2024 : l’inquiétude des maires des petites communes pour organiser les élections

Alors qu’Emmanuel Macron a annoncé la dissolution de l’Assemblée nationale, les maires doivent désormais se lancer dans l’organisation d’un nouveau scrutin dans un délai aussi court qu’inédit. Un casse-tête démocratique pour les petites communes.

« Dimanche soir au bureau de vote, on a vraiment été sidérés par cette annonce », explique Claire Cheret, maire de Cernay-la-Ville, une petite commune de 1500 habitants situé dans les Yvelines.

En cet fin juin, comme dans de nombreuses communes des évènements festives étaient prévus. « Ce sont quand même des week-ends de fin d’année, avec des fêtes des écoles, des animations… On se demande comment on va s’organiser », confie l’élue.

Mais ce qui préoccupe encore plus la maire de Cernay, ce sont les conséquences sur l’organisation de ces deux tours. « Ce sont tout d’abord les inscriptions des candidats aux élections qui risquent de poser un problème. Les candidats ont jusqu’à dimanche 18 heures pour déposer leurs candidatures et ensuite nous, nous avons jusqu’à minuit pour mettre le bon nombre de panneaux, sachant que le dimanche je n’ai pas de service technique », regrette la maire. « Mais on fera avec le système D, comme toujours », observe-t-elle.

L’autre point d’inquiétude, pour Claire Cheret, concerne l’inscription sur les listes électorales et l’absence de directive sur la réouverture et la durée des inscriptions. « Ça concerne les nouveaux habitants, les jeunes ou les personnes qui ne s’étaient pas inscrites sur les listes car les Européennes ne les intéressaient pas, mais qui souhaitent participer au scrutin des législatives« , précise-t-elle.

L’organisation des élections, « c’est un gros travail de préparation en amont », rappelle la maire : « Mais nous avons un grand respect pour les instances et pour les outils démocratiques : nous nous plierons à cet exercice et ce sera comme toujours fait et bien fait », conclut-elle.

Plus à l’est de la région dans le département de Seine-et-Marne, Julien Gaillard l’adjoint au maire de Saint-Germain-sur-Morin dit lui aussi avoir été surpris par l’annonce de la dissolution, mais reste confiant dans l’organisation de ces deux scrutins. « Nous allons pouvoir assurer sans difficultés l’installation logistique de nos trois bureaux de vote dans la commune, La seule chose qu’on a dû faire, c’était de reporter quelques animations », reconnaît l’élu. « On cherche encore une salle alternative pour une représentation prévue dans la salle polyvalente de la ville, mais on pourrait même organiser le spectacle en plein air », confie-t-il.

La grosse difficulté, rapporte l’élu, est la mise en place du bureau de vote dans la mairie. « Les personnels ont dû changer leur organisation pour mettre en place les bureaux de vote le samedi soir, plutôt que le vendredi, car le samedi nous accueillons les mariages », explique-t-il.

Dans cette petite commune de 3800 habitants, les assesseurs sont les conseillers municipaux épaulés par des habitants de la ville.« Depuis le dernier scrutin, nous faisons appel à des bénévoles qui souhaitent s’investir dans la commune pour la tenue des bureaux de vote », explique Julien Gaillard. « J’ai fait un texto à toutes les personnes qui étaient présentes pour les Européennes. Elles pourront assurer les législatives pour le 1er tour. Pour le 2e tour, je ne sais pas encore », précise l’élu.

À seulement trois semaines du premier tour des élections, l’Association des maires de France (AMF) s’inquiète des conditions dans lesquelles les communes vont organiser le scrutin.

Dans un communiqué publié lundi 10 juin, l’Association des maires de France a mis en garde sur le « délai inédit » entre l’annonce ce dimanche d’Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblée nationale, et l’organisation d’élections législatives anticipées les 30 juin et 7 juillet prochains. « La décision soudaine du Président de la République de dissoudre l’Assemblée nationale et de convoquer les électeurs dans un délai inédit dans l’histoire de la République suscite une réelle inquiétude chez de nombreux maires sur la capacité des communes à organiser ces deux scrutins dans des conditions satisfaisantes », a fait savoir l’AMF.

L’organisation matérielle des élections, les 30 juin et 7 juillet prochains, représente « une charge importante pour les communes », rappelle l’association. La préparation et le déroulement des européennes avaient déjà tourné au casse-tête dans nombre de petites communes, en raison de la présence de 38 listes déclarées, un record, et de la nécessité d’installer des panneaux d’affichage dans chaque bureau de vote.

AMF met aussi en avant le fait que les communes pourraient avoir du mal à trouver des assesseurs le jour J « en raison du désengagement massif des candidats et des partis politiques à proposer des personnes bénévoles ».

De même, ce sont les dates en elles-mêmes qui pourraient poser problème : « Le calendrier choisi renforce cette difficulté au moment où les communes sont sollicitées par les activités touristiques estivales, l’organisation de nombreuses manifestations liées aux Jeux olympiques et paralympiques et le début des congés scolaires annuels qui pèsent sur les effectifs mobilisables », souligne-t-elle encore.

Le 9 juin 2024 au soir, le Président de la République a annoncé la dissolution de l’Assemblée nationale, en application de l’article 12 de la Constitution.

« Le Président de la République peut, après consultation du Premier ministre et des Présidents des Assemblées, prononcer la dissolution de l’Assemblée nationale. Les élections générales ont lieu vingt jours au moins et quarante jours au plus après la dissolution », est-il précisé.

Les élections législatives anticipées se tiendront 21 jours après cette annonce.

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