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En 2027, la galerie de la maison Chabouillé aura 500 ans. Caché à l’arrière de la mairie de Moret-Loing-et-Orvanne, ce joyau architectural construit en 1527 surprend et impressionne par sa beauté, son décor foisonnant de détails et son histoire incroyable. Si ce bâtiment exceptionnel peut s’apparenter à une façade, il s’agit en fait d’une galerie provenant d’une demeure construite pour un officier de finance du roi François Ier (qui a régné de 1515 à sa mort en 1547), du nom de Nicolas Chabouillé.
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« Un monument majeur de la Renaissance »
« C’est un monument majeur de la Renaissance. Mais cette galerie n’a pas été bâtie à l’emplacement où elle est aujourd’hui, explique ainsi Claude-Clément Perrot, guide de l’office de tourisme de Moret Seine & Loing et président du centre de recherche et de documentation médiévales et archéologiques de Saint-Mammès. Elle reliait les deux corps de bâtiments qui constituaient la maison de Nicolas Chabouillé, située passage Zanaroff, en bordure de la rue Grande », précise-t-il.
Après la mort de Nicolas Chabouillé, en 1542, sa propriété sera morcelée au cours des siècles avant d’arriver dans les mains d’un dénommé Colson aux alentours de 1820 : « C’est un tonnelier et l’art, ce n’est pas vraiment son truc. Il va notamment obturer toutes les ouvertures et faire de cette maison une sorte d’atelier », raconte Claude-Clément Perrot.
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Propriété de l’amant de la sœur de Napoléon
Heureusement, avant que d’autres malheurs ne viennent priver cette somptueuse demeure de sa beauté originelle, celle-ci va être « sauvée » par Fortuné de Brack.
« C’est un jeune officier de cavalerie arrivé à l’école militaire de Fontainebleau en 1806. On le dit beau et un peu efféminé. Il va d’abord être l’amant de Pauline Borghese Bonaparte, la sœur de Napoléon, avant de devenir l’amant de Mademoiselle Mars, grande tragédienne de l’époque, actrice favorite de Napoléon. Le riche couple fait aussi partie d’une société d’actionnaires qui va urbaniser une partie des Champs-Elysées », détaille ce fin connaisseur de l’histoire morétaine.
Le colonel de Brack, qui connaît cette galerie, décide alors de la racheter pour en faire la façade de sa maison parisienne. Démontée pierre par pierre, ce bijou de l’architecture du XVIe siècle sera remonté de la même façon à Paris en 1826.
Finalement, les deux amants se sépareront avant même d’habiter cette maison : « La demeure va ensuite passer entre les mains de différents propriétaires jusqu’à appartenir, en 1955, à la famille du comte d’Ussel« , poursuit Claude-Clément Perrot.
Les détails architecturaux
La galerie de la maison Chabouillé comporte trois larges arcades surmontées d’une galerie fermée, avec une annexe contenant un escalier. Les sculptures, d’une grande qualité, ont probablement été réalisées par les plus grands artistes de l’époque. Parmi les motifs, certains sont d’inspiration italienne, d’autres représentent les travaux d’Hercule ou des divinités romaines tels que Neptune, Atlas, Eole ou encore Vulcain. Dans la partie supérieure, on aperçoit une devise latine que l’on doit à Epictète et qui se traduit par : « Celui qui sait réfréner sa langue et dompter ses sens est plus fort que celui qui prend des villes ». Enfin, on retrouve le motif de la salamandre , emblème de François Ier. A noter que des médaillons de François II, Henri II ou encore Diane de Poitiers, ont été ajoutés au XIXe siècle.
Retour à Moret
Décidant de faire construire des immeubles de bureau à l’emplacement de cette maison, la famille fait le choix de détruire la bâtisse, mais pas sans préserver la galerie : « Ils vont mettre une clause dans le contrat indiquant que la galerie doit retourner à Moret aux frais du promoteur et soit réinstallée aux frais de la mairie », ajoute-t-il.
Toutefois, dans l’impossibilité de la remettre à l’endroit où elle avait été construite, la municipalité de l’époque décide de faire installer cette galerie dans la cour de la mairie en 1956, endroit où elle se trouve toujours aujourd’hui.
« Il faut savoir que la galerie était beaucoup plus belle à l’époque qu’elle ne l’est actuellement, car elle a été largement modifiée à travers le temps. Par exemple, le mur lisse qui se situe dans la partie basse du bâtiment était autrefois orné d’arabesques. Encore aujourd’hui, il reste d’ailleurs des morceaux de ce mur dans le jardin de la maison Lesage (située dans la rue Grande de Moret, ndlr) », conclut Claude-Clément Perrot.
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