REPORTAGE. 21 jours. C’était le délai le plus court que pouvait fixer Emmanuel Macron pour organiser des élections législatives anticipées. Au soir du scrutin européen, le président de la République a pris la décision de dissoudre l’Assemblée nationale, provoquant une panique générale parmi les députés, les collaborateurs et les militants de partis. En seulement trois semaines, ils doivent remobiliser leurs troupes pour repartir au combat électoral le 30 juin prochain, et le 7 juillet en cas de second tour.
À Asnières-sur-Seine, la députée sortante de la circonscription des Hauts-de-Seine, Francesca Pasquini (EELV) et ses équipes de campagne l’ont bien compris.
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Une opération de tractage matinale
Il est 8h30 ce vendredi 14 juin, et les militants de la gauche unis sont déjà sur le pied de guerre. Malgré un temps frais et pluvieux pour une fin de printemps, une vingtaine d’entre eux sont réunis aux quatre coins de la station de métro Les Courtilles, tracts à la main. « Votez le Front Populaire pour les législatives », lance à tout bout de champ Françoise, une militante locale historique de la gauche. Au loin, casque sur la tête, Francesca Pasquini arrive à vélo.
Cette opération de tractage XXL, parfaitement orchestrée, est le fruit d’une organisation express de la part des militants et de l’équipe de campagne de Francesca Pasquini. « Dès l’annonce de la dissolution, j’ai créé une boucle Telegram avec les militants pour qu’on s’organise », confie-t-elle.
« Nous sommes très ancrés localement »
La réactivité de l’équipe est impressionnante. En quelques jours à peine, 170 militants ont rejoint les rangs, soit trois fois plus que lors de la campagne de 2022. « Parfois, nous sommes trop nombreux lors des rassemblements », avoue l’ancienne députée.
Une organisation millimétrée a dû être mise en place : réunion le mardi soir, impression de 3000 tracts le mercredi matin, opération de tractage le soir, porte-à-porte le jeudi, et ainsi de suite. « Nous sommes très ancrés localement », se réjouit celle qui a été à l’initiative de la commission d’enquête sur les violences sexuelles dans le cinéma, hélas avortée avec la dissolution.
« Les retours sont très positifs »
À l’entrée du métro, les réactions aux tracts distribués pour les nouvelles élections sont diverses. Un homme pressé encourage à voter : « C’est important pour l’avenir. » En revanche, une habitante du quartier, peu convaincue, jette le sien dans une poubelle en maugréant : « Ça ne sert à rien de toute façon. »
Mais de manière générale, « les retours sont très positifs et on ressent un engouement autour de la candidature de Francesca Pasquini », assure un cadre de sa campagne.
Une élection serrée en 2022
En 2022, elle avait été élue lors d’une triangulaire très serrée, notamment face à la femme du maire d’Asnières-sur-Seine, Marie-Dominique Aeschlimann (LR), avec 35,55 % des voix. Aujourd’hui elle juge cette dissolution « totalement irresponsable » et accuse Emmanuel Macron d’être « complètement hors sol ».
Lors des européennes, la circonscription sur laquelle Francesca Pasquini se représente, a voté à près de 50 % pour un candidat de gauche, quand la majorité a récolté 19,23 % des suffrages exprimés.
Les tracts se sont écoulés, Francesca Pasquini remonte sur son vélo : « Je vous laisse, je vais déposer ma candidature à la préfecture », dit-elle avant de disparaître dans le flot de la circulation, déterminée et résolue à mener cette bataille électorale éclair.
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DMJ Archives : Préservation de l’histoire locale en Île-de-France
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