
Rebaptisé « Syvaltri » en clin d’œil au Syvalom (syndicat de valorisation des ordures ménagères de la Marne), son propriétaire, le centre rénové de tri des collectes sélectives de La Veuve devrait voir sa mise en service industrielle officiellement validée cet été. Le groupe Suez, qui gère l’exploitation de l’outil jusqu’en 2030, pilote aussi la réorganisation et la modernisation engagées sur place voici plus d’un an. « Le chantier a duré dix mois, suivi d’une période de rodage et d’une montée en charge progressive », a rappelé Julien Leclercq, responsable du centre pour Suez, lors des visites inaugurales organisées le 14 juin dernier.
1 000 m3 d’eau pour alimenter le système incendie
Avec plusieurs objectifs en ligne de mire : doubler la surface des espaces de stockage, optimiser la circulation des flux, reprendre le système de défense incendie en l’agrémentant d’un dispositif d’extinction automatique alimenté par une réserve de 1 000 m3 d’eau et moderniser le process du centre dans sa globalité.
Valoriser les emballages en aluminium et en acier
« La particularité, c’est qu’on réutilise les équipements existants tout y intégrant de nouvelles technologies. Deux trommels permettent par exemple de séparer les déchets de type carton et les plastiques en fonction de leur taille. Un tri granulométrique oriente aussi les corps plats ou durs vers différents circuits et plusieurs trieurs optiques dernière génération, associés à des systèmes d’aspiration, ont été installés sur onze machines. » Les emballages en aluminium et en acier, jusqu’ici peu valorisés, peuvent désormais être captés grâce à des courants électriques dits « de Foucault » et à des aimants « overband ».
22 agents de tri en insertion
Pour autant, ce gain de performance et de rapidité ne se substitue pas au contrôle humain. Le site emploie 42 personnes, dont 22 agents de tri via l’Agicac (association de gestion de l’insertion de la communauté d’agglomération châlonnaise) et se dote d’une nouvelle salle « de caractérisation ». « C’est ici qu’on mesure l’évolution, la composition et la qualité des flux de déchets sortants, explique le référent. On veille notamment à ce que les prescriptions techniques de nos partenaires soient bien respectées. »
Les collectes d’environ 630 000 habitants traitées à La Veuve
À l’issue des ultimes ajustements mécaniques, le site sera en mesure de traiter jusqu’à 28 000 tonnes de déchets par an, contre 19 000 tonnes auparavant. L’équivalent des collectes sélectives d’environ 630 000 habitants de la Marne (excepté le bassin rémois qui possède sa propre infrastructure), la Haute-Marne et la Meuse. Le partenariat acté début 2023 entre les syndicats des trois territoires concernés vise justement à mutualiser cette compétence et le coût d’une telle modernisation, chiffrée à 19,7 M€. L’Ademe (agence de la transition écologique) et l’éco-organisme Citeo financent respectivement ces travaux à hauteur de 1,1 M€ et 850 000 €. Le Syvalom prévoit d’amortir le solde sur sept ans en refacturant les prestations assurées à ses confrères meusiens et haut-marnais.
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