La journée de vendredi avait débuté par une image d’union pour la gauche autour du Nouveau front populaire, elle s’est terminée dans la confusion et la division. Après quatre jours d’intenses négociations autour d’un programme commun et la répartition de candidatures uniques, les investitures (ou non) de certains candidats ont créé de grandes tensions.
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LFI : Quatennens retenu, mais pas Corbière ni Garrido
A commencer du côté de La France Insoumise, membre du Nouveau Front populaire avec le plus de candidats à investir : 230 au total. Adrien Quatennens, député sortant de la 1re circonscription du Nord, condamné à quatre mois d’emprisonnement avec sursis pour violences conjugales, sera sur la ligne de départ.
En revanche, Danielle Simonnet, élue à Paris, ainsi que Raquel Garrido et Alexis Corbières, députés de Seine-Saint-Denis, qui incarnent des voix discordantes au sein de La France insoumise, ont été brutalement écartés et remplacés par d’autres candidats. « Jean-Luc Mélenchon a réglé ses comptes avec moi et mes amis », a réagi sur Franceinfo ce samedi matin, Alexis Corbière. « Un parti politique émancipateur, ça ne fonctionne pas comme une entreprise privée où le patron vous licencie car il ne peut plus vous encadrer », a tonné celui qui a longtemps été un compagnon de route de Jean-Luc Mélenchon, en fustigeant un comportement « mesquin » et « petit ». François Ruffin, réinvesti dans la 1re circonscription de la Somme, a vivement réagi sur X, regrettant « la division alors que l’extrême est aux portes du pouvoir ». « Je ne suis pas passé sous les fourches caudines de votre bêtise, votre sectarisme. Vous préférez un homme qui frappe sa femme, auteur de violences conjugales, à des camarades qui ont l’impudence d’avoir un désaccord avec le grand chef. Notre démocratie mérite mieux que vous. »
La patronne des Écologistes Marine Tondelier s’est aussi dite « extrêmement choquée » par la « purge » au sein de LFI. « J’ai convoqué les instances d’EELV ce matin pour voir quelles suites donner à cela », a-t-elle déclaré sur France 2 ce samedi. La patronne des Écologistes souhaite que le Nouveau Front populaire soutienne, malgré tout, les candidats évincés par LFI.
En outre, Manuel Bompard conserve la 4e circonscription de Marseille, où il avait été élu avec plus de 50 % des voix en 2022. De même pour la frondeuse Clémentine Autain, candidate à sa réélection dans la 11e circonscription de Seine-Saint-Denis, pour Sophia Chikirou, Danièle Obono ou encore Aymeric Caron à Paris. Rachel Keke, députée du Val-de-Marne depuis 2022 et figure de proue de la grève des femmes de chambre de l’hôtel Ibis Batignolles, perd son siège. Le président du NPA, Philippe Poutou, hérite, lui, d’un siège dans l’Aude, sous la bannière LFI.
PS : Jérôme Guedj candidat sans l’étiquette Nouveau Front populaire
Moins divisé, le Parti socialiste doit lui aussi réinvestir, mais surtout investir de nouveaux candidats, ayant obtenu plus de sièges qu’en 2022 (175 contre 70). Selon une information de nos confrères de La Montagne, confirmée par l’AFP, l’ancien président de la République François Hollande (PS), ex-maire de Tulle, est candidat dans la première circonscription de Corrèze.
Autre poids lourd : selon une information de L’Express, l’ancien ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, sera candidat du Nouveau Front populaire pour Place publique dans les Yvelines. A Paris, où le PS hérite de quatre sièges, Emmanuel Grégoire, actuel adjoint à la maire Anne Hidalgo, a été retenu pour affronter l’ancien ministre Renaissance, Clément Beaune.
En outre, le député PS sortant de l’Essonne Jérôme Guedj, cible de violentes attaques des Insoumis sur la guerre à Gaza, a annoncé qu’il était à nouveau candidat dans sa circonscription mais qu’il refusait la bannière du Nouveau Front populaire. Dans un communiqué, le socialiste, qui entend plus que jamais « battre l’extrême-droite », refuse, « en dehors de la beauté des mots », de « s’associer à l’investiture de LFI liée à cet accord ». Et ce, « en raison des divergences profondes avec la direction de cette formation relatives à la brutalisation du débat public ».
EELV : exit Julien Bayou
Chez les écologistes, le cas Julien Bayou, ancien coprésident du groupe à l’Assemblée, exclu du parti à cause d’une plainte pour harcèlement moral et abus de faiblesse par son ex-compagne, posait question. Il s’était déclaré candidat à sa succession à Paris, sans le soutien des Écologistes. Il a finalement retiré sa candidature ce samedi matin au profit du candidat ou de la candidate du Front populaire, toujours méconnue.
Les écologistes ont par ailleurs investi une bonne part de leurs sortants, dont la lyonnaise Marie-Charlotte Garin ou encore Sophie Taillé-Polian (Génération.s) dans le Val-de-Marne. Des nouveaux visages font aussi leur apparition malgré une diminution du nombre de sièges pour le parti (92, contre 100 en 2022). C’est le cas dans la troisième circonscription de Marseille, où Amine Kessaci, fondateur de l’association Conscience et 10e de la liste écologiste aux Européennes, défendra les couleurs du Nouveau Front populaire.
Le député sortant du Val-d’Oise Aurélien Taché, élu en 2017 sous l’étiquette En Marche, puis passé à EELV pour enfin intégrer le groupe des Insoumis, a annoncé sa candidature à sa réélection sous la bannière LFI.
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