Thierry Cerri, le maire de Coupvray (Seine-et-Marne) et le président non voyant de la FAAF, Bruno Gendron, ont signé, le 8 juin 2024, devant le musée Louis Braille, les bases d’un partenariat sous forme de Groupement d’intérêt public (GIP) et lancé une journée d’animations pour fêter l’événement. Objectif : défendre le braille dont l’apprentissage se perd, avec le risque de « créer des générations d’illettrés ».
Contrer la désaffection du braille
Louis Braille (1809 – 1852), célèbre cupressien et seul Seine-et-Marnais à avoir sa place au Panthéon, est l’inventeur d’une écriture tactile à destination des malvoyants, le braille. Grâce à ce système à six points saillants, des générations d’aveugles sont sorties de l’obscurantisme. Il a permis à ces handicapés visuels de prendre leur place dans le monde.
Aujourd’hui, alors que des efforts ont été faits pour rendre les lieux publics plus accessibles grâce au braille, il apparaît que cette écriture n’est presque plus enseignée. Thierry Cerri le confirme :
Pour la Seine-et-Marne, il n’y a plus que trois professeurs pour enseigner le braille. Moins de 20% des jeunes aveugles le connaissent. Cette désaffection incombe au numérique qui offre des facilités immédiates pour communiquer.
Or, plus le braille est connu, plus les personnes aveugles peuvent communiquer et devenir des acteurs sociaux. Bruno Gendron commente :
Le braille a déjà disparu dans plusieurs pays. Le téléphone portable, c’est bien, mais ça ne permet pas de lire. Le risque, c’est de créer des générations d’illettrés. Le GIP va permettre d’entamer le redressement de cette situation.
Un partenariat à plusieurs objectifs
Au-delà de ce constat, des travaux importants vont être engagés pour l’agrandissement du musée afin qu’il devienne un centre de promotion du braille. Une salle de conférence va être construite et le fameux jardin des cinq sens, attenant au musée, va connaître une extension. Entre autres objectifs, la commune souhaite obtenir le label » Tourisme et handicap » pour l’an prochain.
Il faut que nous regroupions nos forces pour donner une nouvelle envergure au braille. Aujourd’hui, un aveugle sur deux n’a pas d’emploi. L’inclusion fait partie de nos missions.
Le GIP est aussi un accord financier, qui respecte la parité entre les signataires et fait appel à des partenaires publics, tels que la région et le département, mais aussi privés, dont le nom est encore tenu secret. Différents ministères seront également sollicités.
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Le lancement du GIP est corrélé à l’augmentation à venir du nombre d’habitants dans la commune. Rappelons que dans la décennie à venir, la population cupressienne va tripler.
Une journée consacrée à l’événement
Les prises de paroles se sont succédé avant le début des festivités. Le maire a rappelé que la commune militait pour l’inscription du braille au patrimoine de l’UNESCO et consacrait 1,2 million d’euros au fonctionnement du musée. Puis Bruno Gendron, dans un discours émouvant, a rappelé : « Sans le braille, je ne suis rien. C’est grâce à lui que je me sens citoyen et que j’ai accès à la connaissance ».
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Véronique Vaux, vice-présidente du département, a ajouté que le GIP allait continuer à faire vivre l’héritage de Louis Braille et contribuer à bâtir une société plus inclusive et solidaire. Enfin, Hadrien Gohmi, député de la 8e circonscription s’est engagé à relayer les différentes demandes auprès des autorités concernées. Brunon Gendron a reçu la médaille de la ville de Coupvray des mains de l’édile.
La journée s’est poursuivie avec de nombreuses festivités.
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