
«Ma plus belle découverte ? La maison Dupas, révèle sans hésiter Timothy Hannem, auteur de Glauque-Land, 25 ans d’Urbex (éd. Albin Michel), sorti le 4 octobre. Un ami me l’avait signalée, elle était à dix minutes d’un lieu sympa donc j’y suis passé pour voir. Et ce qui ressemblait à une sorte de hangar dans une forêt sur Google Maps, était en fait une petite maison remplie de végétation, à laquelle il manquait le toit. Dubitatif, je suis entré et j’ai découvert des pièces totalement vidées avec seulement un piano. Il était dégradé par les intempéries, avec des feuilles mortes sur les touches, hors d’usage. Mais c’était magnifique : pourquoi est-il resté là tout seul ? » L’énigme est d’ampleur et anime notre Urbexeur confirmé.
Car en plus de la découverte pure et dure qui exalte ce Francilien depuis son enfance, à savoir explorer des lieux à l’abandon et « se faire un peu peur », Timothy Hannem aime aussi fouiller pour découvrir l’histoire du lieu. « C’est aussi important que la découverte du lieu abandonné en elle-même. Ce n’est pas uniquement un lieu abandonné, c’est aussi un lieu avec une histoire, qu’on ne trouve pas forcément dans les livres. Ce sont des histoires d’usines abandonnées, de pavillons, de châteaux et très peu connus du grand public. Ça ressemble beaucoup à du tourisme alternatif ».
Un troisième livre différent
Pour éveiller les curieux à sa conception de l’Urbex, le blogueur, dessinateur et explorateur urbain regroupe ses trouvailles sur son site glauqueland.com depuis 2001. Il a décidé après deux livres sortis aux éditions Arthaud, « qui compilaient ce que je faisais sur mon site », de changer de format. « En plus de jolies photos, l’idée était de raconter la vie des gens qui avaient vécu là. C’était quand même plus intéressant de raconter autre chose que l’année de construction du bâtiment et sa fermeture », révèle-t-il.
Timothy Hannem a donc fait pas mal de recherches pour retracer l’histoire du château de l’Arche Perdue ou l’Asile du Temps perdu. Et a, pour chacun des 56 lieux, imaginé une page du journal intime d’un habitant du temps passé. « Ce sont des textes fictifs mais basés sur la réalité. Parfois, j’ai juste changé le prénom », précise l’auteur. Pour certains comme le Jardin d’Hiver ou le Vaisseau fantôme, impossible de trouver des documents sur la date de construction, son usage ou même la raison de son abandon. Il a donc fait valoir ses talents de conteur.
De l’Urbex oui mais avec des histoires derrière
Cette passion pour l’histoire derrière la découverte, Timothy Hannem la date au début de ses études d’architecte. Depuis, il n’a cessé de développer cet aspect-là. « Ma manière favorite pour trouver de nouveaux lieux abandonnés, c’est de me promener sur Google Maps, de mettre des épingles et de commencer par des visites de reconnaissance. Parfois, on tombe sur des lieux incroyables, parfois les lieux sont fermés donc on fait marche arrière, et puis parfois c’est nul. C’est vraiment aléatoire l’Urbex. Et c’est de la pure découverte avant, pendant et après », s’extasie-t-il.
« Il arrive aussi que les gens m’écrivent pour me signaler des lieux abandonnés et puis parfois je m’inspire des photos des autres pratiquants d’Urbex », ajoute-t-il, reconnaissant qu’il y a un certain esprit de compétition chez les pratiquants d’exploration urbaine, « à celui qui fera le plus beau spot, le plus meublé. Mais en privé, on s’échange pas mal les adresses, un lieu contre un autre ». Et quand il est sur place, Timothy Hannem prend des photos mais fouille également les documents s’il y en a. « J’essaie de reconstituer l’histoire des lieux en prenant garde de ne pas trop en dévoiler pour ne pas révéler où il se trouve et entraîner des dégradations, du vandalisme ou des accidents ».
Se lancer dans l’urbex en Île-de-France
Car une des règles d’or de l’urbex est bien de ne pas donner l’adresse exacte du lieu. L’autre étant de ne rien dégrader. « Si un lieu est fermé, on ne rentre pas. Ça arrive que les lieux soient totalement fermés et parfois en y repassant un an plus tard, c’est ouvert. On est un peu tributaires des gens qui forcent les accès, des cambrioleurs ou des vandales, et ça nous arrange en fait », admet-il. Pour se lancer dans cette « chasse au trésor », Timothy Hannem conseille de s’équiper de bonnes chaussures, type chaussures de marche, « pour ne pas se blesser sur des éclats de verre, des clous rouillés ou tout ce qui peut joncher le sol de lieux abandonnés », de vêtements usagés qu’on n’a pas peur de salir et discrets pour ne pas éveiller les soupçons des voisins. Il prend également toujours de quoi boire et manger et prévient toujours un proche. « Quand je suis en exploration, j’envoie des SMS à ma copine régulièrement ».
Originaire de Fresnes dans l’Essonne, et désormais résident à Montrouge, Timothy Hannem a fait de l’Ile-de-France son terrain de jeu privilégié. « Certains lieux à l’abandon sont très connus mais il y a encore de beaux sites à découvrir ». Il aime particulièrement les balades à vélo « parce qu’on ne voit pas le paysage de la même façon ». C’est d’ailleurs avec ce moyen de locomotion qu’une de ses amies lui a suggéré de visiter une maison abandonnée récemment. « On n’avait vu aucune photo sur Internet. Et quand on y est allés, on a découvert que son dernier habitant était un fan du maréchal Pétain. Une pépite. » Pour l’heure, il garde l’adresse pour lui et ses amis proches, tant que le lieu ne sera pas rasé ou réhabilité. « Quand un lieu brûle, c’est triste. Mais quand les sites sont réhabilités, c’est une renaissance, ils reprennent vie et comme plus personne n’ira les visiter, je peux raconter toute leur histoire, mettre le vrai nom. Ça fait une jolie page d’histoire sur un lieu qui a été préservé ».
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