Avec une émotion palpable Sabine Geil Gomez, maire de Pechbonnieu et vice-présidente du conseil départemental, a accueilli Laurent, petit-fils de Blanche et Lucien Robène, pour une conférence exceptionnelle qui avait pour objectif de rendre hommage à l’histoire méconnue des époux Robène, Justes parmi les Nations et résistants de la première heure.
« J’aimerais vous raconter comment j’ai rencontré Laurent », a commencé Sabine Geil Gomez. « Un jour, j’ai reçu une invitation du maire de Moissac pour honorer Blanche Robène, une grande résistante. Après quelques échanges, j’ai compris que tout ce que Blanche a réalisé pendant la guerre s’est déroulé à Pechbonnieu. J’ai été profondément bouleversée en découvrant cette histoire. »
Dans des livres d’Edgar Morin et de Clara Malraux…
Laurent a retracé le parcours héroïque de ses grands-parents et du village dans le sauvetage de nombreux Juifs, réfractaires au STO, aviateurs alliés, déserteurs et réfugiés allemands, ainsi que des figures de la résistance. Il a expliqué comment, malgré le rôle central de Pechbonnieu dans la résistance, l’histoire des époux Robène est restée dans l’ombre. Après la Libération, les habitants ont vite été absorbés par leurs préoccupations quotidiennes…Et séparés après la guerre, Lucien et Blanche ont refait leur vie de leur côté, laissant une histoire de résistance qui n’a été racontée que bien plus tard.
En découvrant des mentions de ses grands-parents dans des ouvrages d’Edgar Morin et de Clara Malraux, Laurent a vu son intérêt pour cette histoire familiale ressurgir. Il s’est lancé dans une quête personnelle, interrogeant sa mère et entreprenant des recherches. Il a notamment découvert des correspondances entre sa grand-mère et des figures de la résistance, telles que le docteur Emerick Epstein. Encouragé par Robert Delbès, un militant de la mémoire patriotique, Laurent a poursuivi ses investigations.
En 2014, une cérémonie d’hommage a été organisée devant la tombe de Blanche Robène à Moissac. Quatre ans plus tard, une plaque commémorative a été déposée à Pechbonnieu, reconnaissant officiellement l’importance de la résistance dans le village et l’engagement des époux Robène. Laurent a également souligné le rôle crucial des commerçants du village, ainsi que l’implication du maire de l’époque, du curé, et de l’ensemble des habitants. Par leur silence et leurs actions, tous ont contribué à rendre possible cet engagement devenu collectif, tissant ainsi un réseau de solidarité qui a permis à la résistance de s’organiser et de perdurer.
« Il est crucial que cette histoire soit transmise, notamment aux jeunes. Accueillir Laurent pour l’aider dans ce travail de mémoire était essentiel », a conclu Sabine Geil Gomez.
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