À Paris, les ministres partent au front pour Macron
Un grand duel est attendu dans la 7e circonscription de la capitale. Il opposera l’ancien ministre délégué chargé des transports, Clément Beaune, au premier adjoint à la maire de Paris, Emmanuel Grégoire. Ces législatives pourront servir d’avant-première pour les deux hommes. Et pour cause, ces derniers sont pressentis dans la course à la succession d’Anne Hidalgo en 2026. Dans cette circonscription où le RN est absent, le siège se jouera entre la majorité présidentielle et le Nouveau Front populaire. Toujours dans la capitale, le ministre de la fonction publique, Stanislas Guérini, se porte candidat pour la 3e circonscription.
Le reste de la région-capitale n’a pas échappé à la Macronie. Au total, sept autres membres du gouvernement candidatent dans le Grand Paris. Le Premier ministre, par exemple, a reconduit sa candidature dans la 10e circonscription des Hauts-de-Seine. Il l’avait emportée en 2022 avec 59,85% du scrutin, face à Cécile Soubelet de la Nupes qui se relance elle aussi dans la course.
Les Hauts-de-Seine seront aussi le terrain de jeu de la porte-parole du gouvernement, Prisca Thevenot, candidate dans la 8e circonscription. Enfin, le ministre des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, devra convaincre la 9e circonscription (Boulogne-Billancourt) pour ses premières législatives.
En Seine-et-Marne, le parti présidentiel a choisi d’investir le ministre délégué chargé du Commerce extérieur, Franck Riester, dans la 5e circonscription (Coulommiers). Dans les Yvelines, Aurore Bergé, ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, ainsi que Marie Lebec, chargée des relations avec le Parlement, sont en lice. Enfin, en Essonne, ce sera Marie Guévenoux, ministre déléguée chargée des Outre-mer Marie, qui représentera Ensemble pour la République. (par Alexandre Schmitt)
À Marseille, la droite se serre les coudes
Parmi les territoires les plus regardés, la cité phocéenne concentre une forte attention. Et pour cause, c’est dans la deuxième ville de France que la ministre de la Citoyenneté et de la Ville, Sabrina Agresti-Roubache, se représente. Avec en suppléant, l’ancien chef d’entreprise Didier Parakian. Le duo se trouve à nouveau confronté à Monique Griseti, investie par le Rassemblement national, adversaire déjà affrontée en 2022, contre laquelle ils l’avaient emporté avec moins de 500 voix au second tour. Et puis, il y a aussi la candidate du Nouveau Front populaire, Pascaline Lécorché, peu connue du grand public mais auréolée de son poste de secrétaire nationale de Place Publique, le mouvement de Raphaël Glucksmann.
Sabrina Agresti-Roubache, souvent considérée comme « la ministre de Marseille », pilote le Plan Marseille en Grand, ce plan gigantesque à 5 milliards d’euros. Le prochain gouvernement pourrait-il y renoncer ? Et si le plan perdure, qui pour le piloter ? Manuel Bompard, investi par le Nouveau Front populaire dans la 5e circonscription ? Sébastien Delogu, candidat également de l’union des gauches, sanctionné pour avoir brandi un drapeau palestinien en plein hémicycle et qui se représente dans la 7e circonscription ? Ou Franck Allisio, le candidat du RN dans la 12e circonscription ? Sabrina Agresti-Roubache qui n’aura pas, face à elle, d’adversaire LR. Martine Vassal, la présidente de la Métropole Aix-Marseille Provence et présidente du Département des Bouches-du-Rhône lui a apporté son soutien, comme le président de la Région Sud, Renaud Muselier. En attendant le premier tour du 30 juin, Sabrina Agresti-Roubache assure qu’elle est la seule capable de battre l’extrême droite et l’extrême gauche. Mais elle sait que le combat n’est pas gagné d’avance. (par Laurence Bottero)
À Lyon, Renaissance pris en tenaille par la gauche et le RN
Dans le Rhône, 104 déclarations de candidature ont été déposées, contre 160 en 2022. Ces législatives interviennent dans un contexte où les Verts, à la tête de la ville de Lyon, se trouvent affaiblis face à la montée des gauches et de l’extrême droite. Le Nouveau Front populaire a en effet réussi à s’entendre sur la présentation de candidatures uniques dans treize circonscriptions sur quatorze. À une exception près, dans la 6e, où l’ancien maire et député PS Jean-Paul Bret a décidé de se présenter sans étiquette face au député insoumis sortant, Gabriel Amard.
Ainsi, LFI et le PS présenteront cinq candidats chacun, contre trois pour EELV et un pour le PCF. Avec une arrivée qui ne passe pas inaperçue : celle de la secrétaire générale de la campagne de Jean-Luc Mélenchon, Anaïs Belouasse Cherifi, dans la 1ère circonscription, à Lyon. De son côté, le Rassemblement national tient, lui aussi, sa promesse avec douze candidats, ouvrant la porte à deux alliances sous les bannières LR-RN avec Alexandre Humbert-Dupalais et RN-Reconquête avec Patrick Louis. De quoi brouiller les pistes alors que deux candidats LR « hors alliance » s’opposeront à eux, le parti ayant décidé de présenter des candidats partout.
Alors que Lyon constituait jusqu’ici un terreau pour la majorité présidentielle – ayant remporté neuf et huit circonscriptions en 2017 et 2022 – le parti d’Emmanuel Macron poursuit ses alliances avec le MoDem et Horizons. Enfin, à l’échelle régionale cette fois, une autre candidature sera également scrutée de très près : celle de l’actuel président LR de la Région, Laurent Wauquiez qui, en se présentant en Haute-Loire, tente un retour sur l’échiquier politique national. (par Emma Rodot et Anne Taffin)
À Toulouse, la ministre Dominique Faure en position difficile
La Haute-Garonne, terre historique de gauche, pourrait basculer. Selon les résultats des européennes, le RN pourrait obtenir sept députés sur le département, contre zéro actuellement. L’alliance des gauches, elle, pourrait compter trois représentants sur des territoires qui touchent la métropole (1ère, 3e et 4e circonscriptions). Si la Haute-Garonne dénombre pour le moment quatre circonscriptions entre les mains de la majorité, l’une d’elles attire particulièrement l’attention, à savoir la 10e qui regroupe le sud-est toulousain et le Lauraguais.
La députée sortante, la ministre de la Ruralité et des Collectivités territoriales Dominique Faure, sera de nouveau de la partie. Celle qui était maire de Saint-Orens et première vice-présidente de Toulouse Métropole jusqu’à sa nomination au gouvernement aura fort à faire pour sauver son siège. En 2022, elle avait été élue avec seulement 211 voix d’écart face à la candidate de la Nupes.
Le Nouveau Front populaire espère cette fois faire tomber la ministre avec le socialiste Jacques Oberti. Maire d’Ayguesvives, il est surtout un élu local ancré et connu car il occupe la présidence du Sicoval, l’intercommunalité du sud-est toulousain. Il apparaît en bonne posture après que les trois principales listes de gauche ont dépassé un total de 35% des voix aux dernières européennes sur la circonscription, contre 15% pour la majorité présidentielle. Reste à connaître la stratégie du RN, avec sa candidate Caroline Falgas Colomina (ancienne adjointe de Dominique Faure), sur ce territoire où le parti a engrangé 25% des voix le 9 juin. (par Pierrick Merlet)
A Nice, Ciotti joue son va-tout
Certainement, Eric Ciotti s’attendait-il à quelques levées de bouclier. En annonçant son accord avec le RN, le président des Républicains savait pertinemment qu’il ne ferait pas l’unanimité. Mais il n’imaginait sans doute pas un tel engouement… contre lui. En une semaine, le député des Alpes-Maritimes est passé de patron tout puissant de l’une des principales formations politiques de France à un président déchu, exclu, poussé à devoir s’en remettre à la justice pour lui reconnaître une légitimité.
Mais qui pour affronter Eric Ciotti ? Un temps évoqué, la possibilité de lui opposer le garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti n’a pas tenu face à un parachutage qui serait mal perçu. C’est donc Graig Monetti, adjoint en charge de l’événementiel, de la jeunesse et de l’égalité des chances du maire de Nice, Christian Estrosi, qui y retourne, après avoir déjà affronté le député des Alpes-Maritimes en 2022. Dans la course aussi, le LR Virgile Vanier-Guérin, inconnu de la sphère politique jusqu’alors.
Deux candidatures qui vont participer à diluer les voix de droite. À gauche, c’est Olivier Salerno qui portera les couleurs du Nouveau Front populaire. L’enjeu pour Eric Ciotti est de conserver un mandat national, afin de continuer à peser sur l’échiquier politique azuréen. Au moins jusqu’en 2026 et l’échéance des municipales. S’il est battu au soir du 7 juillet, il sera difficile alors pour le patron des LR d’affronter Christian Estrosi pour briguer la mairie. (par Laurence Bottero)
À Nantes, la percée inédite du RN va-t-elle se confirmer ?
Dans les Pays de la Loire, le RN l’emporte largement. Notamment en Loire-Atlantique où Jordan Bardella a rassemblé 22,6% des suffrages aux élections européennes, talonnée par Raphaël Glucksmann, qui se hisse à la seconde place avec 19,5% des voix. La percée inédite du RN n’a pas échappé à la 4e circonscription de Loire-Atlantique, historiquement ancrée à gauche. Le camp macroniste lui s’effondre, la liste menée par Valérie Hayer ayant été reléguée au troisième rang (16,4%). La gauche, elle, voit son score global renforcé par rapport aux législatives de 2022. De bons augures pour la députée écologiste sortante, Julie Laernoes (EELV), qui s’y présente à nouveau comme la seule candidate de la gauche, au sein du Nouveau Front populaire.
La bataille électorale s’annonce particulièrement intense dans la 5e circonscription, où l’actuelle ministre déléguée à l’Enfance, Sarah El Haïry (MoDem), est repartie en campagne. Elle tente de conserver ce territoire dans laquelle elle a été élue députée en 2017 et en 2022. Mais cette année semble plus difficile pour la ministre, aujourd’hui fragilisée après la sanction des électeurs le 9 juin dernier. Sarah El Haïry aura en face d’elle un adversaire de poids.
Fabrice Roussel (actuel maire socialiste de La Chapelle-sur-Erdre, premier vice-président de Nantes métropole), investi par le Nouveau Front populaire. Elle y affrontera également Bruno Comby qui représentera le RN. Le parti d’extrême droite a, justement, l’ambition d’obtenir pour la première fois des députés en Loire-Atlantique : dix candidats défendront ses couleurs. (par Florence Falvy)
À Montpellier, la résistance s’organise face au RN
Dans l’Hérault, la liste de Jordan Bardella a largement remporté les élections européennes, avec 35% des suffrages, confirmant sa poussée sur ce bout d’Occitanie. Lors des législatives de 2022, la région avait fourni seize députés RN, le maire de Montpellier et président de la Métropole Michaël Delafosse (PS) parlant alors d’un « 21 avril législatif »… Mais la 7e ville de France a résisté à la vague brune des européennes, plaçant LFI en tête (24,2%) devant Place publique-PS (19,9%) et le RN (16,7%).
Montpellier est à cheval sur cinq des neuf circonscriptions de l’Hérault. La 2e, urbaine car exclusivement montpelliéraine, avait marqué les législatives 2022 : bien qu’historiquement acquise à la gauche, pas moins de seize candidatures étaient sur la ligne de départ du premier tour, dont les investis Nupes, Renaissance, LR, Reconquête! ou RN, mais aussi une dissidente PS, une dissidente LFI et deux dissidents LREM. C’est la candidate LFI-Nupes Nathalie Oziol qui a été élue avec 63,3% des voix face à Renaissance. Trois circonscriptions montpelliéraines étaient acquises par LREM face à la Nupes, et une par la Nupes face au RN…
Pour le scrutin législatif du 30 juin prochain, le RN positionne sept candidats sur les neuf circonscriptions héraultaises, le Nouveau Front populaire neuf, la majorité présidentielle neuf (dont cinq Horizons). Nathalie Oziol, candidate à sa succession, retrouve face à elle Flavia Mangano (RN), mais aussi Robert Le Stum (Renaissance) ou Sandra Houée (candidate du parti LR opposé à Eric Ciotti). La députée sortante est plutôt en position favorable si l’on en croit les résultats de sa circonscription aux européennes 2024 avec 58,3% des voix pour le bloc de gauche. En désaccord avec les élus LFI (dont il reconnaît néanmoins l’attachement aux valeurs républicaines) et opposé à la Nupes en 2022, Michaël Delafosse soutient aujourd’hui l’alliance des gauches comme « une réponse de salut public » et en appelle déjà au front républicain pour le 2e tour. (par Cécile Chaigneau)
À Strasbourg, une sociologie qui bloque encore le RN
Le vote favorable au RN aux élections européennes n’a pas atteint, à Strasbourg, un niveau aussi élevé que dans les circonscriptions plus rurales du Grand Est. Avec 14,2% des voix, la liste menée par Jordan Bardella est arrivée quatrième, derrière La France Insoumise (21,3%), le Parti socialiste – Place Publique (18,2%) et la liste de la majorité présidentielle (15%). Les écologistes, qui dirigent la mairie de Strasbourg depuis 2020, arrivent en cinquième position (9%).
Des scores plutôt rassurants pour les députés sortants dans les trois circonscriptions strasbourgeoises, qui ont tous choisi de se représenter aux législatives. Dans la première circonscription, Sandra Regol (EELV) a été investie par le Nouveau Front populaire. Elle pourrait bénéficier de la dynamique locale que les Verts ont su entretenir en centre-ville. Son principal opposant, l’universitaire Nicolas Matt (Renaissance), disposera d’une réserve de voix à mobiliser dans les quartiers huppés proches des institutions européennes.
Dans la seconde circonscription, à la sociologie plus populaire, le sortant Emmanuel Fernandes (LFI) profitera de la dynamique des européennes. Dans les quartiers nord, Bruno Studer (Renaissance) semble bien implanté dans les quartiers résidentiels traditionnellement acquis à la droite. « Le Rassemblement National l’emporte seulement dans les quartiers ouvriers à Strasbourg, comme le vieux Neuhof. Et ces quartiers sont de moins en moins nombreux », observe le sociologue strasbourgeois, Philippe Breton. Une voie étroite pour le RN, qui présente ses candidats dans les trois circonscriptions. (par Olivier Mirguet)
À Bordeaux, Thomas Cazenave joue son avenir politique
Après avoir élu un maire écologiste en 2020, Bordeaux a désigné en 2022 deux députés Nupes et un Renaissance. Ils sont déjà tous repartis en campagne. Devenu ministre du Budget, Thomas Cazenave joue gros puisqu’il poursuit autant un destin national que bordelais pour briguer la mairie en 2026. À nouveau candidat au nord de Bordeaux, à Bruges et Le Bouscat, il peut s’appuyer sur sa nette victoire en 2022 (59% contre Catherine Cestari de la Nupes). Le résultat des élections européennes a toutefois de quoi l’inquiéter. Arrivée en pole position avec 19,7% contre 19,6% à Raphaël Glucksman et 17,5% au RN, la liste macroniste dispose dans cette circonscription d’un réservoir de voix a priori plus limité qu’à gauche alors que l’addition des listes du Nouveau Front populaire, qui a investi l’écologiste Céline Papin, adjointe au maire en charge des coopérations, a dépassé les 38% le 9 juin. Mais, avec près de 11%, l’électorat LR aura d’autant plus son mot à dire qu’il n’aura pas de candidat attitré.
Le résultat des européennes devrait, en revanche, rassurer Loïc Prud’homme qui avait réuni au sud de Bordeaux, à Bègles, Talence et Villenave-d’Ornon, un succès net (59%) contre Fabien Robert (MoDem) en 2022. Dans cette circonscription, le Front populaire a frôlé les 50% le 9 juin. De même, l’écologiste Nicolas Thierry, qui l’avait emporté avec seulement 53% face à Catherine Fabre (Ensemble), pourra compter sur un bloc de gauche qui a dépassé les 50% aux européennes pour l’emporter face à Véronique Juramy, investie par Renaissance.
Enfin, si l’extrême-droite n’a, a priori, aucune chance de l’emporter à Bordeaux, le RN est arrivé en tête dans 97 % des communes girondines. La députée RN sortante Edwige Diaz semble bien installée au nord de la Gironde tout comme Grégoire de Fournas dans le Médoc. (par Pierre Cheminade)
À Rennes, Laurence Maillart-Méhaignerie va batailler
Lors des élections européennes, Rennes a maintenu sa posture atypique de terre de gauche en contenant l’extrême-droite à un score inférieur à 10% et en plaçant la liste de Raphaël Glucksmann (soutenu par Nathalie Appéré, la maire de Rennes) en première place avec 24,9% des suffrages exprimés. La liste de la majorité présidentielle (14,5%) n’est arrivée que troisième derrière celle de LFI (17,9%), au coude à coude, avec celle des Verts (14,4%). Dans la bataille législative qui se profile, la deuxième circonscription de Rennes (Nord-Est et Est de Rennes, Cesson-Sévigné, Betton, Liffré), où se mélangent communes rurales et urbaines, quartiers aisés et plus populaires, sera donc à observer de près.
La députée sortante et chef de file de la fédération de Renaissance en Ille-et-Vilaine, Laurence Maillard-Méhaignerie, n’y arrive pas en position avantageuse. Seule rescapée rennaise de la Macronie aux législatives de 2022, qu’elle avait remportées de justesse avec 51,8% des voix, elle retrouvera face à elle Tristan Lahais, son adversaire malheureux d’il y a deux ans. Fondateur du mouvement Génération.s de Benoît Hamon, et allié d’EELV et dont il est membre du bureau national, l’actuel vice-président à la culture de Rennes Métropole a été désigné candidat par le Nouveau Front populaire. Alors que la liste de Jordan Bardella s’est bien classée aux européennes dans certaines petites communes de la 2e circonscription (Dingé, Liffré), le RN vient d’investir Bérénice Vanhaecke, en recherche d’emploi, précédemment candidate en 2007 en Loire-Atlantique pour le MPF de Philippe de Villiers. (par Pascale Paoli Lebailly)
À Grenoble, un risque de séisme pour le bastion écologiste
Grenoble s’est démarquée en résistant à la vague RN, mais ce résultat demeure un petit séisme local pour le parti EELV, qui n’est arrivé qu’en 4e position, derrière LFI, le PS et le RN. Sa « ceinture rouge » vacille : les communes d’Échirolles et de Saint-Martin d’Hères, dirigées par des élus communistes, ont placé la liste de Jordan Bardella en tête.
Deux spécificités locales se dessinent : à commencer par la candidature d’Olivier Véran (Renaissance) à sa succession pour la 1ère circonscription de l’Isère. L’ex-ministre d’Emmanuel Macron sera opposé à Hugo Prévost pour le Front populaire. Avec à droite, un duel entre Nathalie Béranger, investie par Les Républicains et l’Union centriste, et Alexandre Lacroix, pour l’alliance LR-RN.
Dans la 3e circonscription – qui comprend Fontaine et Sassenage, où le vote RN est arrivé en tête aux européennes -, la députée sortante Elisa Martin (LFI) a été investie par le Nouveau Front populaire, en dépit des soupçons d’un système de rémunération caché, fraîchement révélé par Le Canard Enchaîné. Elle fera face à une candidature dissidente du socialiste Stéphane Gemmani, mais aussi à son ancienne adversaire Renaissance, l’ex-députée Emilie Chalas. À droite, pas d’union non plus : LR présentera sa propre candidate (Coline Genevois), tandis que le RN a investi l’actuelle conseillère régionale, Christel Dupré. Alors qu’il n’avait jusqu’ici qu’un seul député en Isère en la personne d’Alexis Jolly, le RN sera présent dans l’ensemble des dix circonscriptions, sous sa propre étiquette ou sous celle de LR. (par Marie Lyan)
A Dijon, pas d’union ni à gauche, ni à droite
Il n’y a jamais vraiment eu de tradition RN à Dijon et dans cette 1ère circonscription de la Côte-d’Or. Les résultats des dernières élections le confirment avec presque 10 points de moins qu’au niveau national. Le Rassemblement national a obtenu 23% des voix, Renaissance a réalisé 18,1%, devant Place publique (17,3%), Les Républicains (9,3%) et La France insoumise (9,1%).
Le délégué départemental de Reconquête ! Antoine Camus, conseiller municipal de Saint-Apollinaire, annonçait la semaine dernière son soutien à Marion Maréchal afin de « permettre l’union des droites ». C’est donc la magnétiseuse Cyline Humblot-Cornille qui représentera le Rassemblement national pour cette circonscription. De son côté, la fédération des Républicains en Côte-d’Or s’est désolidarisée de son président national et réclame la démission d’Éric Ciotti. Aucune compromission n’est envisageable, que ce soit avec les macronistes « dont nous ne partageons absolument pas le projet et qui ont montré leur impuissance » ou avec le Rassemblement national « qui ne correspond pas à nos valeurs », affirme François-Xavier Dugourd, président de la Fédération des Républicains en Côte-d’Or. Ce dernier se représente dans la première circonscription.
Pas d’union à gauche non plus avec un binôme PS avec Océane Godar – Stéphane Woynaroski, accordées par les instances nationales mais également une candidate dissidente pour Place Publique, qui se revendique du Nouveau Front populaire, Sladana Zivkovic. Pour le parti présidentiel, le député sortant Renaissance, Didier Martin, retentera sa chance. (par Amandine Ibled)
À Tours, le candidat macroniste peut-il créer la surprise ?
Benoist Pierre, qui porte les couleurs d’Ensemble à Tours aux élections législatives, semble dans une situation plus favorable que d’autres candidats du parti d’Emmanuel Macron. Professeur à l’université tourangelle, Benoist Pierre y croit en tout cas. « La bataille sera rude pour le centre face à la gauche unie, aux affaires municipales depuis quatre ans, et un raz-de-marée dans l’Hexagone du Rassemblement national, reconnaît le représentant d’Ensemble, qui a réalisé 15,5% des voix à Tours à l’élection européenne. Je n’en reste pas moins confiant, car on peut créer la surprise localement ».
Le conseiller municipal d’opposition à la mairie de Tours met notamment en avant deux décennies d’implantation sur le territoire. À la clé une bonne connaissance des dossiers locaux, contrairement au favori du scrutin (43% des voix pour la gauche le 9 juin dernier), le député sortant (EELV) Charles Fournié, parachuté en 2022. De surcroît, la candidature dissidente d’Alain Dayan, ex-adjoint de l’ancien maire socialiste de Tours Jean-Germain, écornera au 1er tour son score de 3 à 5%.
À droite et à l’extrême droite, Benoist Pierre pourrait également tirer parti de la situation locale. Le candidat des Républicains (7,8% aux européennes), Lucas Janer, ainsi que celle du RN, Lisa Garbay (17,8%), sont des vingtenaires inconnus à Tours. Alors que l’abstention a dépassé 50%, Benoist Pierre affiche donc le calme des vieilles troupes. « Les joutes politiques d’aujourd’hui ont de fortes similitudes avec celles qui se déroulaient à l’époque de la Renaissance, or ces dernières n’étaient jamais jouées d’avance », remarque ainsi ce fin connaisseur de la vie politique de l’époque. (par Guillaume Fischer)
À Rouen, le Nouveau Front populaire tient la corde
La gauche, qui est arrivée très largement en tête aux élections européennes dans la ville centre de Rouen avec près de 60% des voix, a de bonnes chances d’envoyer deux de ses candidats à l’Assemblée nationale. Dans la première circonscription qui recouvre la rive droite, le député Renaissance, qui l’avait emporté d’une (très) courte tête en 2022, pourrait être mis en difficulté. Damien Adam aura fort à faire face à la conseillère municipale Florence Hérouin-Léautey, elle-même fille d’un ancien député, qui part sous les couleurs du Nouveau Front populaire. Bien implantée, elle se présente en attelage avec le maire de Rouen et numéro 2 du PS : Nicolas Mayer Rossignol a décidé de jeter ses forces dans la bataille non sans s’être félicité du faible score du RN dans sa ville aux européennes (16%).
Dans la troisième circonscription de l’autre côté de la Seine, le communiste Edouard Benard pourrait bien retrouver son siège, cette fois sous l’étiquette du Nouveau Front populaire. Il est assuré de profiter de l’ancrage historique du PCF dans les quartiers ouvriers du Sud de la ville.
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