À Coupvray (Seine-et-Marne), la famille, les amis et la ville pansent encore la blessure laissée par la disparition de Lucille et Eileen, décédées dans un incendie. En leur mémoire, un parc qui porte leur nom a été inauguré.
Lucille et Eileen Sirvin, 11 et 8 ans, resteront dans la mémoire de tous à Coupvray. Depuis le 4 mai 2024, un parc de la commune porte le nom des deux sœurs emportées dans l’incendie de la maison familiale en juillet 2022. Comme la famille, toute la commune avait alors été plongée dans le deuil.
Près de deux ans après le drame, lors de l’inauguration du parc en hommage aux fillettes, l’émotion était encore palpable parmi la foule de 200 personnes. Famille, amis, camarades, élus, tous se sont à nouveau réunis pour honorer leur mémoire. Un rendez-vous qui a ému les parents, Anne et Christophe : « C’était très fort, très beau ».
Préserver la mémoire
« Très vite, le maire nous avait proposé de donner leur nom à une rue, ça nous avait déjà beaucoup touchés », se remémorent-ils. Puis, lors d’un conseil municipal en octobre dernier, les élus leur ont fait la surprise. Finalement, ils avaient décidé de donner leur nom à un parc, trouvant le symbole plus beau et plus proche des enfants.
« Nous en sommes très reconnaissants. C’était très important pour nous qu’elles ne soient pas oubliées, qu’elles ne meurent pas une deuxième fois. Donner leur nom, c’est une façon de les ancrer dans l’histoire de la ville, de préserver leur mémoire », remercient Anne et Christophe. Ils n’imaginaient pas pouvoir bénéficier d’un tel hommage :
C’est un très beau lieu qui bénéficiera à tous les enfants, avec deux anges pour veiller sur eux.
Un lieu de recueillement
Pour la ville, donner le nom des filles au parc avait effectivement tout son sens. Situé à proximité du groupe scolaire Jean-Louis Etienne, le parc contient une prairie naturelle sanctuarisée : « Nous sommes sur un lieu d’apaisement, propice à l’observation, à la réflexion et au recueillement. C’est pourquoi les élus ont choisi cet espace naturel pour rendre hommage aux deux enfants ».
Deux arbres pour deux anges
Lors de l’inauguration, tous ont pu voir que la blessure était encore profonde chez de nombreuses personnes. Les enfants du groupe scolaire Francis et Odette Teisseyre et les enfants du Conseil Municipal des Enfants, dont Eileen faisait partie, ont chanté à l’unisson. La meilleure amie de Lucille a, elle aussi, chanté une chanson. Enfin, tous ont lancé des graines afin de semer, ensemble, les fleurs de demain.
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« On aurait préféré que tout cela n’arrive jamais. Mais on a senti que tout le monde avait encore envie de faire quelque chose pour elles. » Pendant sa prise de parole, Christophe a ainsi proposé de planter deux arbres dans le parc. « Il était plus pertinent de le faire à l’automne. On a donc donné un nouveau rendez-vous en proposant à chacun de donner son avis sur l’essence qui correspondrait le plus à chacune », explique le papa.
« On a vécu une solidarité dingue »
Ils ont déjà eu de nombreuses propositions. Depuis la perte de leurs deux filles, cette solidarité les aide beaucoup :
On se sent un peu moins seuls dans notre détresse. On a vécu une solidarité dingue, on n’aurait jamais pu imaginer ça. On veut vraiment remercier tout le monde et la mairie plus particulièrement.
Un parc entre le bourg et les nouveaux quartiers
Le parc qui porte le nom de Lucille et Eileen Sirvin est situé le long de la rue de Montry. Il a été conçu comme un « trait d’union » entre le bourg et les nouveaux quartiers. Il est ainsi composé d’un sentier accessible aux piétons, « pour tisser du lien », d’un espace public ouvert à tous aménagé pour le pique-nique, « pour privilégier les moments de convivialité et de loisirs », d’un bassin de régulation des eaux pluviales, « pour prévenir le risque d’inondation des zones riveraines » et enfin de la prairie naturelle. Il doit ainsi créer un espace de préservation de la faune et de la flore locale.
Dès le lendemain du drame, le maire, Thierry Cerri, a proposé son aide. Chaine de solidarité, marche blanche, soutien administratif… la mairie les a aidés de bout en bout. « On a un maire hors pair. On critique souvent les élus, mais quand tout va bien, on ne le dit pas assez, d’autant que là, c’est une action qui ne se voit pas ». La mort de Lucille et Eileen aura au moins montré la magnifique solidarité dont peuvent faire preuve les hommes entre eux, face aux drames.
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