, La tombe de Robert Badinter profanée quelques heures avant son entrée au Panthéon, une enquête ouverte

La tombe de Robert Badinter profanée quelques heures avant son entrée au Panthéon, une enquête ouverte

La tombe de Robert Badinter à Bagneux (Hauts-de-Seine) a été taguée jeudi, annonce la mairie de la ville, alors que le père de l’abolition de la peine de mort en France doit entrer au Panthéon en fin de journée. La tombe a été rapidement nettoyée. Une enquête est ouverte par le parquet de Nanterre.

La tombe de l’ancien ministre de la Justice Robert Badinter, , a été profanée au cimetière parisien de Bagneux, a indiqué à l’AFP la mairie de cette ville des Hauts-de-Seine, près de Paris. La municipalité a évoqué la présence sur la sépulture de « tags qui insultent ses engagements contre la peine de mort et pour la dépénalisation de l’homosexualité ».« Honte à ceux qui ont voulu souiller sa mémoire », a aussitôt réagi le chef de l’État. La République est toujours plus forte que la haine », a-t-il écrit dans un message publié sur X. Robert Badinter, l’artisan de l’abolition de la peine de mort en France, entre au Panthéon, , lors d’une cérémonie solennelle présidée par le chef de l’État.

Une enquête a été ouverte par le parquet de Nanterre pour « dégradation ». Selon une source policière, jointe par franceinfo, l’inscription « Éternelle est leur reconnaissance, les assassins, les pédos, les violeurs, la République les sanctifient » a été découverte dans la matinée par un promeneur sur la tombe. Ce dernier a immédiatement prévenu le gardien du cimetière. Un peu plus tard, la tombe de Robert Badinter a été recouverte d’une bâche noire, indique cette même source. L’enquête ouverte a été confiée à la sureté territoriale des Hauts-de-Seine. La tombe a été rapidement nettoyée.Le président du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France), Yonathan Arfi, a vivement réagi sur X, affirmant que « la profanation de la tombe de Robert Badinter est une ignominie. Cet acte lâche et révoltant en dit long sur la haine ordinaire de notre époque ». Mais selon lui, « rien n’empêchera ce soir la Nation d’exprimer sa reconnaissance à l’une des plus grandes consciences françaises de l’Histoire ».

Les membres de la classe politique se sont également indignés sur les réseaux sociaux. La maire communiste de Bagneux Marie-Hélène Amiable a condamné un « acte lâche »« Les inscriptions retrouvées par la police mettent en accusation ses engagements contre la peine de mort et pour la dépénalisation de l’homosexualité », a accusé l’élue. « Elles sont indignes de cet ancien ministre et sénateur, porteur des avancées historiques qui ont permis d’abolir la peine de mort en France en 1981 et de dépénaliser l’homosexualité en 1982 », a-t-elle dénoncé dans un communiqué.« Révoltant, révulsant », s’est emportée sur X la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet. « Souiller la tombe de Robert Badinter est un affront à la mémoire et aux valeurs de la République. Ce soir, la France réparera cet acte ignoble et montrera qu’elle reste à jamais fidèle à ce qu’il a défendu », a-t-elle affirmé. « Acte ignoble et honteux », a réagi le socialiste Boris Vallaud. « Que les responsables soient retrouvés et punis », a écrit la cheffe de file des députés insoumis Mathilde Panot sur X quand le leader de LFI Jean-Luc Mélenchon, a considéré quant à lui que cette profanation est une « ignoble agression d’extrême droite contre la tombe de Robert Badinter. Ça suffit« . « La France, c’est Robert Badinter. La République doit châtier sans hésiter ceux qui la provoquent », a-t-il écrit. « Il faut à la fois n’avoir aucune dignité et être d’une rare stupidité pour oser profaner la tombe de Robert Badinter, aujourd’hui comme tous les autres jours », s’est également offusquée l’écologiste Marine Tondelier. « La profanation de la tombe de Robert Badinter, le jour même de sa panthéonisation, est une ignominie qui doit être fermement condamnée et sanctionnée », s’est indigné Jordan Bardella, le patron du RN. La maire socialiste de Paris Anne Hidalgo a également condamné un « acte de lâcheté et d’indignité ». « La Ville de Paris a adressé ce matin un signalement auprès du parquet afin que le ou les auteurs puissent être interpellés et condamnés », a-t-elle déclaré à la presse. « On peut profaner une tombe, pas une conscience », a réagi sur X Juliette Méadel, ministre démissionnaire de la Ville et élue à Montrouge, commune voisine de Bagneux.