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Elle a commencé au Front national jeune. Candidate à une première législative en 2002 à Paris pour le Mouvement national républicain, elle a ensuite rejoint Reconquête, pour qui elle s’est présentée en 2022 dans les Yvelines (Mantes-Limay) avant d’être élue, le 7 juillet, dans le Val-d’Oise sous l’étiquette Rassemblement national. Anne Sicard, 57 ans, est désormais la députée d’extrême-droite de la première circonscription.
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Elle a fait sa première apparition publique, le 14 juillet à Pontoise, lors de la cérémonie départementale de la Fête nationale, aux côtés de la maire, du préfet et autres élus, puis à la commémoration de la Libération.
Elle était la seule parlementaire présente à l’installation du nouvel évêque du Val-d’Oise.
On l’a aussi vu dans la charrette d’élus de la traditionnelle fête de la Moisson, à Sagy, dans le Vexin, au barbecue de l’Union des maires, à une passation de commandement au centre de secours de Persan, à une remise de récompenses du comité départemental équestre à Beaumont-sur-Oise, mais encore au marché d’Us, au forum des associations de Marines… Elle occupe le terrain.
Pour le moment, je m’imprègne du territoire
« Tout en œuvrant à l’Assemblée, je veux être une élue à l’écoute de la population », déclare celle qui assure recevoir « un bon accueil des élus ».
Elle est interpellée sur des sujets de sécurité, de dépôts sauvages, de protection du patrimoine…
Viendront bientôt des demandes portant sur la mobilité, la scolarité, la jeunesse, l’emploi, la précarité, la vieillesse, la santé…
« Des habitants viennent me parler de leurs problèmes de logement, de transport, de sécurité », confie la parlementaire.
Elle devra être attentive à ce qui lui remontera du terrain.
« Pour le moment, je m’imprègne du territoire. Je suis encore à la recherche d’un lieu pour installer une permanence. De préférence dans le Vexin. Je pense également tenir des permanences dans les communes, comme c’était le cas des députés qui m’ont précédée », promet Anne Sicard.
Je ne suis pas dans la mouvance identitaire
Inconnue dans le Val-d’Oise, l’ex-attachée au cabinet de Marion Maréchal l’est moins depuis sa dernière campagne électorale, où sa proximité avec la mouvance ultra identitaire a été évoquée.
Elle a été la responsable de formation de l’institut Iliade, un cercle de réflexion idéologique qui prône « la défense de l’identité européenne », face à la poussée migratoire.
C’est cependant elle qu’une majorité d’électeurs a choisie pour les représenter à l’assemblée.
« Je ne suis pas dans la mouvance identitaire, se défend-elle. J’ai été bénévole chez Iliade, qui est une association de transmission de notre culture européenne, par une réflexion philosophique, historique et géopolitique. Désormais, je n’y suis plus et je me consacre à ma fonction de députée », clôt-elle sur cette question.
Elle est désormais une représentante de la Nation dans une région où ont vécu des figures de la Résistance comme Joseph Kessel, mort à Avernes, Emmanuel d’Astier de la Vigerie, qui repose à Arronville, ou même le pamphlétaire collaborationniste Henri Béraud, qui résida à Moussy et Pierre Pucheu, ministre sous Vichy, né à Beaumont-sur-Oise.
Un passé local qui porte à réflexion pour l’ex-professeure d’histoire-géographie, devenue députée.
« Le Vexin, comme ailleurs, est le reflet de la France dans toutes les controverses de son histoire et divergences d’opinions », analyse l’ex-enseignante.
Transmettre l’héritage historique et culturel a été son métier, c’est encore sa mission puisqu’elle a intégré la commission affaires culturelles et éducation à l’Assemblée nationale. Elle reste dans son domaine.
Dans le Val-d’Oise, elle bénéficie d’une histoire politique qui lui profite d’autant plus. « Le Front national n’est pas un ennemi, c’est un concurrent », disait, il y a trente ans, Michel Poniatowski, qui a été le premier député du Val-d’Oise dans le territoire qu’Anne Sicard représente maintenant.
L’ancien ministre républicain était partisan d’alliance avec l’extrême droite. Une « controverse de l’histoire » qui se confirme.
« Ma campagne électorale s’inscrivait dans une union des droites. Nous avons capté des électeurs, des Républicains qui ont compris que les députés du Rassemblement national, comme ceux apparentés, comme moi, étaient des élus qui pouvaient réellement œuvrer pour leur territoire », retient-elle de son élection. Elle doit désormais le prouver.
La seule chose qui me mène, c’est le territoire que je représente
Représentante d’une droite radicale, elle défend les valeurs chrétiennes. Elle a donc entendu le message de Monseigneur Benoît Bertrand, appelant à « servir la concorde et la paix ».
Elle arrive au même moment que le nouveau patron de l’Église dans le Val-d’Oise, qui annonce vouloir aller à la rencontre de toutes les populations. Elle s’engage à faire de même.
« L’humain me motive. J’aime le contact direct. Plus encore aujourd’hui, la seule chose qui me mène, c’est le territoire que je représente », affirme celle qui se revendique d’une politique de proximité.
« La ruralité a un attachement au terroir que le Rassemblement national défend. Les territoires ruraux sont plus de droite que les zones urbaines. Les habitants du Vexin n’ont pas envie que leur cadre de vie se transforme en Dalle d’Argenteuil ».
Sans nul doute, la première circonscription du Val-d’Oise est bien à droite.
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