Le maire de Meaux plaide pour un renforcement du pouvoir exécutif par un retour à « la lettre des institutions de la Ve République ».
Paris Match. Yaël Braun-Pivet, François Bayrou ou encore Marine Le Pen souhaitent l’introduction d’au moins une dose de proportionnelle aux législatives. Partagez-vous leur position ?
Jean-François Copé. Au contraire. Il faut revenir à la lettre des institutions de la Ve République, celles de 1958-1962, permettant un retour du clivage gauche-droite avec un vrai scrutin majoritaire. L’histoire de France n’est pas une page blanche. La proportionnelle, c’est le retour au régime d’Assemblée, incapable d’adopter des réformes claires, le retour aux petits arrangements et à l’inefficacité. C’est renoncer à la majorité absolue qui est la clef de voûte de la Ve. Le désordre que nous vivons actuellement dans l’hémicycle serait institutionnalisé, sanctuarisé. Nous serions dans l’eau tiède et la compromission. L’exemple de la IVe est éloquent : douze ans de changement de majorité, des gouvernements qui tombent en moyenne tous les quatre mois et l’absence de cap clair. Il était logique qu’elle s’effondre pendant la guerre d’Algérie.
La IVe République a duré douze ans, certes, mais la IIIe a tenu près de soixante-dix ans.
La IIIe République est la période d’apprentissage du régime républicain. Ce ne fut ni la Ire – qui était le désordre absolu –, ni la IIe – qui a fini en coup d’État puisqu’elle interdisait, notamment, la réélection du président de la République. Durant ces soixante-dix ans – avec un scrutin majoritaire, mais sans partis politiques puissants –, nous avons testé toutes les options avant d’enfin accepter l’idée d’un exécutif fort en France, en 1958. Quand vous avez un régime d’Assemblée, il n’y a plus de chef du tout. Or, aucune organisation humaine au monde ne peut fonctionner ainsi. Même le bolchevisme s’est terminé par une dictature. Il faut, en revanche, que l’action et les résultats du chef soient contrôlés et évalués. Ça devrait être le rôle de l’Assemblée. Mais les extrémistes en font le lieu de toutes les démagogies. Comme si le député d’aujourd’hui avait oublié que représenter le peuple exige un minimum de culture, de tenue, de professionnalisme.
Votre position vous inscrit en faux contre vos camarades, chez LR ou ailleurs.
Ce n’est pas parce qu’une idée est majoritaire dans la classe politique qu’elle est bonne pour le pays. On l’a vu avec l’interdiction du cumul des mandats [votée en 2014], empêchant par exemple d’exercer en même temps les mandats de maire et de député. Cette ligne était à l’époque à la mode. On le paye cher aujourd’hui avec, dans l’hémicycle, des élus déconnectés des réalités du pays et des Français. Il faut revenir dessus. De même que sur une partie de la réforme constitutionnelle de 2008. Avec elle a commencé le détricotage des institutions de la Ve. Elle a par exemple limité à deux mandats l’exercice présidentiel, ce qui discrédite de fait le titulaire de la fonction dès le lendemain de sa réélection. M. Macron se plaint tous les jours des querelles successorales depuis 2022.
Faut-il revenir au septennat ? Voire supprimer l’élection présidentielle au suffrage direct ?
Non. Les Français n’accepteraient pas sa suppression. Quant au septennat, aucune démocratie au monde ne prévoit de mandat supérieur à cinq ans. Les sept ans datent du début de la IIIe République, lorsque était encore attendu le retour du roi. Tout l’esprit de la Ve République originelle réside dans un contrat de gouvernement qui dure cinq ans. Durant ces années, le président est appuyé par une majorité absolue qui l’accompagne dans la mise en œuvre de son programme. Au bout de ce mandat, les Français choisissent : stop ou encore. Cela conduit à méditer sur la pratique du pouvoir. Jusqu’à Chirac inclus, tous les chefs d’État prenaient de la hauteur sur l’actualité. Ils incarnaient la cohérence du projet politique, quand le Premier ministre conduisait l’action du gouvernement au quotidien. Les présidents suivants, en jouant les hyperactifs, ont dénaturé la fonction de Premier ministre, au point de devenir de véritables potentats. Ce sentiment d’hyper concentration du pouvoir, écrasant le rôle des députés, des maires et même des ministres, démotive, démobilise et conduit le président à incarner seul l’éloignement et l’inefficacité.
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