Le choc a lieu aux Andelys (Eure), à Château-Gaillard en 1204. D’un côté, les descendants de Guillaume-le-Conquérant, de l’autre, les troupes françaises de Philippe Auguste. La bataille va sceller le sort de la Normandie. Retour sur une histoire méconnue.
Perchée sur un éperon rocheux, la forteresse de Château-Gaillard domine la vallée de la Seine. Avec son panorama incroyable, la construction devait empêcher toute tentative d’invasion de la Normandie. Gare à ceux qui oseraient s’y attaquer pour tenter une incursion vers la capitale normande, Rouen.
En 1203, Philippe Auguste a déjà repris le Vexin normand, il reste à abattre Château-Gaillard. Les troupes françaises amassées dans les bois environnants vont avoir la forteresse à l’usure.
Un siège de six mois pousse petit à petit les troupes anglo-normandes dans les derniers retranchements du château. Pourtant, la forteresse avait de qui tenir. « Il y avait dans les celliers, de quoi tenir un an, un an et demi », explique Alexandre Besseyrias, guide référent à Château-Gaillard, lampe torche à la main.
« Vu que les troupes envoyées en renfort par le roi Jean sans Terre tardent à venir. Pour économiser les vivres, les Anglo-Normands expédient les civils à l’extérieur du château. » Les Français refusent de les laisser passer.
Les civils sont pris en tenaille. « Cet épisode est connu sous le nom des ‘Bouches inutiles’. Plusieurs centaines de civils mourront de faim, de froid et de soif pendant l’hiver 1203/1204 « , ajoute Alexandre Besseyrias.
Acculée, réfugiée dans la tour du château, ce qui reste de la garnison anglo-normande se rend. Les Français se sont infiltrés via le point faible du Château-Gaillard : la chapelle ajoutée par Jean Sans Terre. « Cette construction qui n’était pas sur les plans initiaux, a créé des ouvertures dans l’enceinte du château « , explique Alexandre.
Le 6 mars 1204, Château-Gaillard tombe. La voie est libre pour s’emparer de Rouen. La Normandie devient française.
chateau gaillard • ©FTV
Construite à flanc de falaise, Château-Gaillard devait résister à tout. À sa construction en 1198, il avait un système défensif pour pièce maîtresse, une tour de 30 mètres de haut, un village, un fort sur l’île en contrebas qui surveillait les deux ponts de la Seine.
Une barrière infranchissable avait été imaginée par l’arrière-petit-fils de Guillaume-le-Conquérant, Richard Coeur de Lion. « Il veut faire la démonstration de sa puissance, fait venir des architectes d’Orient », précise Alexandre.
Car Richard Coeur de Lion rentre de croisade, lorsqu’il se lance dans cette construction. Il s’inspire des techniques qu’il a vues lors de son expédition et fait réaliser cette forme en arc de cercle, des « festons », sensés mieux résister aux attaques de projectiles, que les surfaces planes.
En moins de deux ans, Château-Gaillard est érigé. Une prouesse technique et humaine. 6 000 personnes auraient travaillé à façonner ce mastodonte de silex et de calcaire…
Richard Coeur de Lion mourra en 1199, un an après la construction. Il ne verra pas la chute de Château-Gaillard.
« De cette période anglo-normande, la Normandie conserve ses abbayes, châteaux et églises« , précise Laurent Ridel, historien de la Normandie.
« Les lois coutumières normandes ont eu cour jusqu’à la révolution. Le ralliement de la Normandie à la couronne française n’a pas tout effacé des trois siècles d’indépendance du duché.«
Les lois normandes (pour les mariages et les successions) sont toujours utilisées sur Jersey et Guernesey, les îles Anglo-Normandes.
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