Au volant de sa voiture, Jean-Claude Belliot, le maire de Nonville, observe un camion sortir de la plateforme pétrolière, située juste à côté d’un centre équestre : « Personne ne peut croiser le camion sur la route, il faut toujours que le véhicule en face recule… Et s’il y avait une fuite du camion – c’est déjà arrivé en 2013 – quelques mètres plus loin se trouve la rivière du Lunain » décrit-il.
Des inquiétudes qui persistent après plusieurs incidents (en 2013 puis 2022) liés à la plateforme. En avril dernier, un rapport de la Mission régionale d’autorité environnementale d’Ile de France mentionnait notamment la présence de paraffines brutes tirées du pétrole dans le Lunain, de quoi conforter un peu plus le maire de Nonville dans ses positions : « Nous sommes classés Natura 2000, et la première maison est située à 140 mètres de la plateforme, pas 250 comme mentionné dans le document d’autorisation initial des travaux ».
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Au sein de l’Hôtel de ville, le maire échange régulièrement avec les habitants au sujet de la plateforme pétrolière. L’arrêté préfectoral de janvier dernier, tend un peu plus les administrés, raconte Didier Lorillon, maire adjoint de Nonville : « On se pose des questions sur l’intérêt que le gouvernement a de donner ce genre d’autorisation à l’entreprise [Bridge Energies]. On veut que l’arrêté de janvier soit annulé. Je pense que dès le début de ce projet, l’étude d’impacts n’a pas été faite correctement. » Jean-Pierre habite depuis des années à Nonville et s’inquiète encore plus des risques de l’exploitation pétrolière pour la commune, depuis octobre 2022, où un incident dans la plateforme s’est produit sur la conduite d’injection de l’eau de gisement. « Quand on sait que pendant près de 7 heures des centaines de mètres cubes d’eau polluées se sont baladées sur le site, avec des odeurs, et qu’à aucun moment au niveau de l’administration personne de s’est demandée ce qu’on a respiré et s’il y a eu de la pollution, c’est incompréhensible. Selon le rapport d’incidence, rien ne s’est infiltré » raconte-t-il.
Le risque de pollution aux hydrocarbures des nappes phréatiques traversées par les nouveaux deux puits convoités concerne 180 000 personnes. Dan Lert, le Président d’Eau de Paris, réclame ainsi l’annulation du projet de nouveaux forages à Nonville : « On doit protéger la ressource en eau plutôt que le pétrole. (…) Est-ce qu’on peut prendre un risque aussi élevé pour une production de pétrole aussi dérisoire, équivalente à celle d’une station service à Paris ? » Eau de Paris précise aussi que les préconisations du GIEC et des experts de l’Agence Internationale de l’Énergie doivent être respectées : « Il ne faut plus aucun forage pétrolier pour respecter l’Accord de Paris sur le climat. »

Le dossier Nonville est également suivi de près par les Amis de la terre. Anna Lena Rebaud y dénonce à nouveau la loi « hulot », passée en 2017, et présentée à l’époque comme la fin de la recherche et l’exploitation des énergies fossiles : « On ne peut plus octroyer des permis de recherches d’énergies fossiles. Par contre, on peut prolonger les permis d’exploration existants, et on peut autoriser l’exploitation de nouveaux forages. Cette loi n’est pas suffisante. », analyse-t-elle.
Maxime Colin, Juriste à France Nature Environnement
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Du côté de France Nature Environnement, le juriste Maxime Colin partage ce point de vue : « L’exploitation est justifiée par la volonté d’assurer la post-exploitation d’anciens puits, avec une nouvelle technique de séquestration du carbone. Elle permet d’exploiter des reliquats de pétrole coincés dans les aquifères. On a l’impression finalement que le projet permet d’augmenter la capacité de production, permettant des rentes d’argent et l’exploitation du pétrole à court terme. », souligne-t-il.
De son côté, la compagnie Bridge Energie déclare que 3 emplois directs dépendent de la plateforme à Nonville. Elle assure également travailler dans la légalité la plus totale avec un encadrement stricte, alors que l’arrêté n’a pas été suspendu par les autorités.
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