Simple éclaircie dans un ciel constellé de nuages ou changement durable d’un climat anxiogène ?
Depuis plusieurs semaines, le quartier de Cergy-Préfecture (Val-d’Oise) s’est teinté de bleu. Le bleu de l’uniforme des policiers nationaux et municipaux et de gendarmes mobiles appelés en renfort.
Jamais sans doute, les Cergyssois n’avaient observé autant de forces de l’ordre patrouiller régulièrement sur la dalle, au sein de la gare Rer et de ses abords. Un périmètre où individus alcoolisés, Sdf et mendiants se côtoient sur fond de trafics en tous genres, dévoilant le cœur de Cergy-Pontoise sous son plus mauvais jour.
L’an passé, dans le Grand centre, 150 individus ont été mis en cause pour des faits de violences physiques tandis que 119 autres ont été impliqués dans des troubles à la tranquillité. Des chiffres en baisse selon la municipalité dont il serait pourtant présomptueux de se réjouir trop vite.
« Sentiment d’insécurité »
« Nous craignons une hausse avec les Jo », a prévenu Denis Février (Génération.s) lors de la récente réunion publique dédiée au Grand centre. Avant que l’adjoint à la tranquillité publique de Cergy ne martèle tel un mantra que « la Ville était très présente pour combattre le sentiment d’insécurité » dans le quartier centre de Cergy et de l’ex-Ville nouvelle à travers ses médiateurs sociaux, sa police municipale et sa brigade de tranquillité nocturne.
Preuve de ce volontarisme brandi tel un étendard, la reprise en main fin janvier du passage de la honte, corridor qui mène, via un escalier, de la gare jusqu’à la rue des Galeries. Un étroit couloir qui était squatté par des individus postés nuit et jour devant des commerces où il s’approvisionnaient en alcool. Une cour des miracles des temps modernes que l’on traversait en pressant le pas et en se bouchant le nez pour s’épargner les odeurs entêtantes d’urine.
Mais pour chasser une insécurité qui pour beaucoup d’habitants et de salariés ne relève pas que du sentiment, il faudra que le quotidien du Grand centre se pare d’un peu plus de bleu encore.
« On a une soixante d’individus qui posent problème dans ce quartier. Nous manquons de policiers nationaux, tonne Jean-Paul Jeandon, le maire Ps de Cergy et président de l’agglo cergypontaine. J’ai envoyé un dossier au procureur de la République, au préfet ainsi qu’un courrier, le troisième, au ministre de l’Intérieur en lui expliquant que la situation était inacceptable. C’est à l’État d’assurer la sécurité de la gare et de ce quartier ».
Pas assez
« Il n’est inadmissible que l’État n’intervienne pas dans une gare qui voit passer 20 000 personnes au quotidien, insiste Jean-Paul Jeandon. On est à 100 000 personnes par jour dans le Grand centre et regardez le nombre de policiers… On doit être en situation de pleine tranquillité quand la nouvelle gare arrivera. » La refonte du pôle gare doit être achevée aux premières lueurs de 2026. Il reste un an et demi pour que le Grand centre vire au grand bleu.
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