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Équipé de sa lampe torche et de bonnes chaussures fermées, il nous entraîne dans un centre de recherche abandonné, un manoir déserté ou encore une usine désaffectée. Ici, pas d’histoire glauque ni de château hanté, juste des témoignages du temps qui passe et l’envie irrépressible d’immortaliser ce patrimoine qui disparaît progressivement.
Depuis l’âge de dix ans, Timothy Hannem sonde les vieilles bâtisses qui l’entourent et partage ses découvertes sur son site Internet, devenue bible de l’urbex (exploration urbaine, NDLR). Du mardi 17 septembre au dimanche 26 janvier 2025, il expose pour la première fois ses clichés à l’écomusée du Grand Orly Seine Bièvres, à Fresnes (Val-de-Marne).
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Du projet Blair Witch à la préservation du patrimoine
Tim s’est aventuré dans les ruines du passé dès le plus jeune âge. Son premier fait d’arme, une vieille maison à côté de chez lui, à Fresnes. Animé par le plaisir de l’aventure et très inspiré par le succès du film Le Projet Blair Witch – un long-métrage tourné de manière amateure dans une maison abandonnée, l’adolescent des années 1990 s’équipe d’un caméscope. Avec ses amis, ils passent des nuits blanches dans ces « capsules temporelles ».
En 2001, le photographe créé son site Internet, glauqueland. « Au départ, c’était surtout pour mes potes qui habitaient loin de chez moi, pour partager nos découvertes à une époque où les réseaux sociaux n’existaient pas », rembobine le quarantenaire.
Plus que des photos, le Val-de-Marnais y partage désormais les archives glanées au fil de ses méticuleuses recherches, reconstituant les multiples vies de ces murs décatis. D’une exploration illégale, il devient alors acteur dans la sauvegarde du patrimoine.
« Ce n’est pas par égoïsme que l’on garde secret les adresses »
Parmi les lieux dévoilés à l’écomusée du Grand Orly Seine Bièvres et dont Timothy Hannem a retracé l’histoire, figure le mystérieux manoir au chat mort. « Construit au début du XXe siècle, ce château a été transformé en hôpital militaire durant la Première Guerre mondiale avant d’être occupé par la kommandantur. Dans les années 1950, il s’est mué en centre de formation pour Air France », déroule l’archiviste informel.
« Ma passion pour ces lieux désertés doit avoir un lien avec ma peur du temps qui passe », confie-t-il. Une manière d’exorciser l’inexorable en imprimant sur pellicule ces vestiges.
« Faire de l’urbex c’est aussi s’enrichir sur l’histoire de notre pays. J’ai découvert des patelins magnifiques, dans lesquels je n’aurais jamais mis les pieds. Ce qui m’émeut aussi particulièrement, ce sont les usines abandonnées. Elles ne sont pas mises en lumière comme les châteaux de la Loire et pourtant, des milliers de personnes ont vécu quotidiennement en leur sein et témoignent de tout un pan de notre société », philosophe-t-il.
Urbex, que dit la loi ?
L’article 226-4 du code pénal stipule que « l’introduction dans le domicile d’autrui à l’aide de manœuvres, menaces, voies de fait ou contrainte, hors les cas où la loi le permet » est puni d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende. Pour ceux qui sont tentés de subtiliser des objets trouvés sur place, l’article 311-3 du code pénal énonce que « le vol est puni de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende » et l’article 322-1 du même code que « la destruction, la dégradation ou la détérioration d’un bien appartenant à autrui est punie de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende, sauf s’il n’en est résulté qu’un dommage léger ».
Ici, contrairement à l’une des règles cardinales de l’urbex, Timothy Hannem transmet les adresses des friches dont il expose les entrailles. Et pour cause : « 90 % des lieux qui sont présentés dans cette exposition ont déjà été détruits », glisse-t-il avec malice.
Quand j’ai commencé, je donnais facilement les noms des lieux que je visitais et puis, l’expérience faisant j’ai commencé à anonymiser les sites de peur qu’un jeune se blesse ou pire, se tue. Ce n’est pas par égoïsme que l’on garde secret les adresses, c’est une véritable responsabilité que l’on a. Entre les archives et les photos publiées, l’urbex c’est l’art de ne pas trop en dire.
Une exposition pour toute la famille
« Archéologue de la modernité », comme l’a conceptualisé Nicolas Offenstadt, historien français qui a fait rentrer l’urbex à l’université, Timothy Hannem proposera une visite guidée de son exposition le 21 septembre, à l’occasion des journées européennes du patrimoine.
« Urbex, racines et fragments » s’adresse également aux enfants qui devront résoudre une enquête dans la pénombre à l’occasion d’Halloween.
Urbex, racines et fragments : le monde de Timothy Hannem, à l’écomusée du Grand-Orly-Seine-Bièvre du 17 septembre 2024 au 26 janvier 2025
41 rue Maurice Ténine, à Fresnes
Vernissage mardi 17 septembre 2024
Mercredi et samedi de 10 heures à midi puis de 14 heures à 18 heures, les mardis, jeudis, vendredis, dimanches et jours fériés, de 14 heures à 18 heures. Fermeture au public le lundi
Tarif : gratuit
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