L’histoire officielle fait naître notamment le roi Philippe Auguste à Paris, le 21 août 1165, mais aussi à Gonesse, dans le Val-D’oise, où Louis VII avait une résidence. Mais il y a une troisième hypothèse : le Capétien aurait vu le jour près de Melun, ville qui abritait alors le château royal.
Précisément dans le hameau du Petit Jard, à Vert-Saint-Denis, à la limite de Voisenon, en Seine-et-Marne. Cette hypothèse est privilégiée par l’ancien maire de Vert-Saint-Denis, Gérard Bernheim, et par l’actuel maire de Voisenon, Julien Aguin.
Résidence de la Madeleine
« On fait habituellement naître les rois à Paris, mais je pense que Philippe Auguste est né à la résidence de la Madeleine, autrement nommée résidence des Tournelles, même si nous n’avons pas de preuve formelle, estime le premier. Sa mère, Adèle de Champagne, possédait cette propriété où elle passait tous les étés. En effet, la reine n’aimait pas Paris, encore moins la chaleur, qu’elle fuyait. Il faisait chaud en août et sentant l’accouchement arriver, elle est assurément venue se réfugier dans son domaine campagnard. »
Et c’est un habitant du Petit Jard, un certain monsieur Oger, messager de Louis VII, qui serait aussitôt parti aux Tuileries pour le prévenir de la naissance d’un enfant mâle, après des décennies d’attente. Une attente enfin comblée qui vaudra le surnom de Dieudonné au nouveau-né.
En remerciement, le couple royal fera édifier la très belle l’abbaye du Jard, à Voisenon. « Elle a été bâtie par les architectes qui ont aussi conçu les plans de la magnifique abbatiale de Pontigny, dans l’Yonne, où repose Adèle de Champagne. Les plans sont les mêmes », poursuit Gérard Bernheim, qui se base sur le livre de Jean Comoy, ancien maire de Voisenon : L’abbaye royale du Jard, la Reine-lez-Melun.
Bataille de territoires
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Il faut signaler que le village de Voisenon se revendique aussi comme lieu de naissance de Philippe Auguste. « L’abbaye pour laquelle le couple royal a passé commande est sur notre territoire, rappelle Julien Aguin. A cette époque, le domaine dépassait le périmètre communal mais la frontière avec Vert Saint-Denis est étanche, et en 1990, on accueillait encore des scolaires du Petit Jard. L’entrée de la résidence de la Madeleine était d’ailleurs à Voisenon… »
Indiquons aussi qu’un maire de la seconde moitié du XIXe siècle avait fait signer une pétition pour que Le petit Jard soit rattaché à Voisenon. « Il n’en fut rien, en raison de l’école construite à Pouilly-le-Fort, s’amuse Gérad Bernheim. Le Petit Jard reste Verdionysien !«
Vestiges
De la résidence moyenâgeuse, située entre la rue de La Madeleine et le CD 82, il ne reste aujourd’hui qu’une tour entière, une à moitié démolie et les fondations de deux autres encore, situées à l’arrière. Gilbert Marchal, un habitant de Vert-Saint-Denis, l’a d’ailleurs reconstituée en croquis, à partir de ces vestiges et de descriptions.
Quant à l’abbaye de Voisenon, elle a été démolie à la Révolution. Certains objets d’art, dont un splendide triptyque, ont été mis à l’abri à l’église de Vert-Saint-Denis où officiait un prêtre conventionnel. On peut d’ailleurs découvrir ces témoins d’un passé prestigieux et oublié lors des Journées du patrimoine.
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