Saint-Denis et Pierrefitte-sur-Seine ne font désormais plus qu’un après le vote, jeudi 30 mai lors de leurs conseils municipaux, en faveur de la fusion des deux communes pour former la deuxième plus grande ville d’Île-de-France, avec près de 150 000 habitants.
Les séances extraordinaires des conseils municipaux des deux villes ont débuté simultanément à 18 heures pour s’achever peu après 22 heures par l’adoption de la création de la commune nouvelle qui portera le nom de Saint-Denis.
« L’union ne fait pas forcément la richesse mais la force. La commune nouvelle, c’est un projet de solidarité, un projet de gauche », a affirmé le maire PS de Saint-Denis Mathieu Hanotin, lors de son propos liminaire.
L’édile a bénéficié d’un large plébiscite, avec 45 élus sur 55 qui ont voté « pour » ce mariage, tout comme son voisin socialiste de Pierrefitte, Michel Fourcade.
Le premier est depuis 2020 à la tête de Saint-Denis, fourmilière de 113 000 habitants, et le second achèvera en mai 2026 son troisième mandat à Pierrefitte, commune plus calme mais tout aussi populaire de 31 000 âmes. Les deux édiles ont surpris en avril 2023 avec cette annonce de fusion qui ne figurait pas dans leur programme.
Un mariage « atypique »
Ce processus, qui permet au nouvel ensemble de se glisser entre Paris et Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) en nombre d’habitants, est possible depuis une loi de 2010 enrichie par d’autres textes, et encouragé par l’État.
Il vise surtout les villages et petites communes rurales dans un pays qui a longtemps compté plus de 36 000 communes, avec le risque d’en voir certaines sans gouvernance faute de candidats, et au prix parfois d’un piètre service public rendu aux habitants.
La fusion est votée en conseil municipal sans consultation obligatoire de la population, puis validée en préfecture.
Au 1er janvier 2024, la France métropolitaine comptait 804 communes nouvelles, rassemblant 2 575 communes anciennes, détaille l’Association des maires de France (AMF) sur son site.
Le mariage de grosses villes est « atypique », concède Françoise Gatel, sénatrice centriste d’Ille-et-Vilaine à l’origine d’une loi en 2019 sur les communes nouvelles.
« L’ADN initial, c’est la réponse aux besoins d’efficacité des communes », estime Françoise Gatel, qui a par ailleurs été maire de la commune nouvelle de Châteaugiron.
Fusion « à marche forcée »
Suscitant l’agacement de l’opposition, qui y voit une manœuvre politicienne en vue des élections municipales de 2026, les maires de Saint-Denis et Pierrefitte invoquent l’intérêt général, avec la promesse de capacités d’investissements supérieures dans l’avenir.
Au 1er janvier 2025, un maire, Mathieu Hanotin, et un premier adjoint, Michel Fourcade, seront désormais à la tête de la ville nouvelle de Saint-Denis jusqu’aux élections de 2026, le premier ayant déjà annoncé son intention de se représenter à ce scrutin.
Aux yeux de l’opposition, le projet est plus une absorption qu’une fusion. « Je ne suis toujours pas convaincu de ce projet ni de la méthode (…). On aurait pu penser qu’un projet aussi lourd de sens aurait mérité un débat éclairé, un référendum », a regretté le député communiste Stéphane Peu, en séance.
La salle de conseil municipal, bondée de lycéens, a obligé une dizaine de personnes munies de pancartes à rester devant l’hôtel de ville de Saint-Denis pour exprimer leur mécontentement face à cette fusion « à marche forcée de deux villes pauvres ».
Quant à l’épineuse question de l’identité, les maires ont indiqué que serait conservée la « commune déléguée » de Pierrefitte-sur-Seine avec son code postal. Sur les panneaux d’entrée de la ville devrait être inscrit « Pierrefitte-sur-Seine, commune déléguée de Saint-Denis ».
L’hôtel de ville de Pierrefitte deviendra une mairie annexe, où pourront se tenir mariages et procédures d’état civil.
Des avantages pour Pierrefitte
Pour les Pierrefittois, la fiscalité sera nettement plus légère à l’avenir, après harmonisation avec la ville actuelle de Saint-Denis, aux finances plus saines. Ils bénéficieront également de la cantine scolaire gratuite.
Il n’y a « pas de plan social de prévu », assure Mathieu Hanotin au sujet des agents. « L’enjeu est dans la mutualisation : s’il y a matière à faire des économies pour rendre le même service public, il faut le faire ».
Pour les élus en revanche, les changements seront plus évidents. Aujourd’hui, ils sont 94 en tout. Ils devraient être autour de 60 après les prochaines élections municipales.
Jusqu’à cette échéance, les deux conseils municipaux siégeront mais seul celui de Saint-Denis aura le réel pouvoir décisionnaire.
Pour Farid Aïd, président du groupe des élus communistes, LFI et citoyens à Pierrefitte, « même des élus de la majorité voient qu’après ce sera fini pour eux. Pierrefitte n’existera plus ».
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