Perchée dans les épineuses forêts du Morvan, dans la Nièvre, Lormes reprend des couleurs à l’approche des beaux jours. La sculpture d’une baleine semble voler d’un bâtiment à l’autre au-dessus de la route qui traverse le bourg. D’épaisses branches d’arbres colorées se dressent le long de bâtiments décrépis. En 2016, le maire, Christian Paul, lance avec le Pays Nivernais-Morvan, qu’il présidait aussi, le projet « Village du futur » puis « Petite ville du futur » pour reconquérir le cœur des bourgs du territoire. Une expérimentation est lancée dans quinze communes nivernaises, dont Lormes. La commune sera retenue dans le programme « Petite ville de demain » lancé en 2021, par le gouvernement. « On avait déjà entamé les travaux depuis longtemps. On était en avance, mais nous avons eu des moyens humains supplémentaires », glisse le maire. Élus et habitants se retrouvent lors d’événements et font part de leurs envies avant de s’engager dans des chantiers participatifs.
Des tiers lieux, des galeries d’arts, des commerces fleurissent les uns après les autres. « Depuis 2019, on compte chaque année, à peu près 50 nouveaux foyers », s’enthousiasme le maire.
Quitter le tumulte des grandes villes pour la tranquillité rurale
À l’entrée de la ville, la lumière s’échappe des fenêtres du Relais des futurs. Le panneau blanc accroché sur l’édifice annonce toujours l’ancien nom de l’établissement, l’Auberge des relais. Les volets des étages ont retrouvé des couleurs à l’image de ce lieu qui était fermé au public depuis 2019. En 2021, il reprend vie grâce à quatre associés, Aymeric Seron, Camille Marijon, Lœiz Cadiou et Nadège Grabowski.
Aymeric Seron a lâché son quotidien entre Paris et Bruxelles pour s’installer loin de l’agitation urbaine. En reprenant l’auberge, il espère établir Le Relais des futurs, un tiers lieu, tremplin pour les citadins qui veulent quitter le tumulte des grandes villes. Entre deux concerts, le lieu propose à des porteurs de projets de venir s’y installer avant de se lancer dans le grand bain.
Derrière la vitrine de La Boutique, Vincent Rosier, 50 ans, trie quelques couverts dans son salon de thé. Assis dans l’arrière-cour, des artistes de passage prennent une pause. « Ils hésitent à acheter dans le coin », sourit-il. Né à Paris, il a quitté Londres en 2021, pour le Morvan où il passait des étés dans sa jeunesse.
Vincent Rosier n’est pas venu par hasard. Camille Dejean, qui partage sa vie, est originaire du coin. « Elle n’avait pas forcément envie de revenir. » Pourtant, le sort amène le couple à acquérir une maison secondaire dans le Morvan, qu’ils occupent pendant les vacances. « C’est là que j’ai découvert Lormes. » L’immeuble qui abrite désormais La Boutique était à vendre. « Il m’a tapé dans l’œil à chaque fois qu’on revenait. »
« Nous ne sommes pas venus par hasard » lâche-t-il, cherchant à expliquer son amour pour la commune bourguignonne. Évoquant les « nouveaux arrivants » comme lui, il insiste : « Tout le monde a senti quelque chose. Il y a un côté original dans ce village qu’on ne retrouve nulle part ailleurs. »
Rencontre de deux mondes
À quelques dizaines de mètres, la quincaillerie du grand-père de Camille Dejean a fermé ses portes depuis des années. En 2017, Thierry Vasseur et sa compagne Gisèle Didi y ont ouvert un nouvel espace d’exposition, L’œil à facettes et Didi de Mars. « Tout est parti de là », estime une artiste qui préfère rester discrète. « Leur réseau est venu les voir. Certains se sont installés. Ça s’est fait au fil des réseaux », précise l’artiste francilienne.
Le maire décrit l’alchimie entre Lormois et nouveaux arrivants. « Ça peut demander du temps. Mais, j’ai le sentiment qu’ici les gens sont très accueillants. »
Dans les rues, presque tous se saluent, d’un simple geste de la tête aux appels amicaux d’un bout à l’autre de la rue. « Tu viens samedi ? », s’enquiert Hervé Savary saluant un Lormois de toujours. Le long d’une rue historique, la vieille pompe à essence du garage Desmergers est toujours là. Aujourd’hui, le lieu est un restaurant, La Recycl’. Au fond, dans l’une des multiples salles de l’établissement tenu par Hervé Savary, une scène est creusée dans la roche. C’est là que se trouve l’un des rares clubs de jazz bourguignon. Servant les plats du jour à quelques touristes d’outre-Rhin, Estelle Lapert, responsable de salle, avoue avoir quitté la Seine-et-Marne pendant l’épidémie de Covid pour « respirer ». « Je cherchais de la tranquillité. Et je suis tombée sous le charme de Lormes. »
Sur les hauteurs de la ville, au premier étage de la maison de santé, Claire Joigneaux travaille une future prothèse dentaire. L’odeur de la résine embaume l’atelier. « J’ai l’étage pour moi, mais pas pour longtemps. La mairie veut agrandir la Maison de santé. » Chaque semaine, elle alterne entre la capitale et le Morvan. À 61 ans, elle espère partir à la retraite en 2025. « J’ai envie de m’installer définitivement ici. Mais j’ai une passion qui me manquerait trop. Je joue dans un orchestre de steeldrum, à Paris. Il n’y en a pas ici. »
La Voix du Nord s’associe à Sparknews et 50 titres de la presse régionale pour ce dossier « Habiter demain nos territoires ». Les défis socio-écologiques auxquels nous sommes confrontés sont nombreux et appellent à radicalement repenser notre façon d’habiter et de concevoir notre environnement pour limiter notre impact et faire face aux changements. Partout en France, des modèles proposent déjà des réponses aux risques climatiques, trouvent des solutions aux besoins de décarbonation ou de sobriété foncière et contribuent à préserver la biodiversité, le 5 juin, Journée mondiale de l’environnement.
En conclusion, DMJarchives.org incarne une véritable bibliothèque virtuelle de l’histoire locale en Île-de-France, offrant un accès inestimable à une multitude de trésors d’archives numériques. Grâce à son engagement à préserver la richesse culturelle et patrimoniale de la région, DMJ Archives comble les lacunes laissées par les documents historiques disparus. L’organisation méthodique des archives par territoire permet une exploration approfondie de l’histoire de chaque ville et commune. De la reconstitution des sites internet locaux à la compilation d’une photothèque exhaustive, en passant par la mise à disposition de documents variés, DMJarchives.org constitue une ressource inestimable pour les chercheurs, les étudiants et les habitants de la région francilienne. En somme, en offrant un accès facile et organisé à ces archives numériques, DMJarchives.org joue un rôle crucial dans la préservation et la diffusion de la mémoire collective de l’Île-de-France. Explorez cette riche plateforme pour plonger dans l’histoire fascinante de chaque territoire, et découvrez ainsi les trésors cachés de la région à travers les âges.