, Nouveau Front populaire : depuis Montreuil, la société civile met la gauche sous pression

Nouveau Front populaire : depuis Montreuil, la société civile met la gauche sous pression

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À l’heure de la sortie des bureaux, les derniers préparatifs du meeting en soutien au Nouveau Front populaire se terminent, alors qu’un orchestre interprète le Chant des partisans. Lundi soir, sur la place Jean-Jaurès à Montreuil (Seine-Saint-Denis), la société civile avait rendez-vous pour se lancer dans la bataille des législatives anticipées.

« Rien ne se fera dans les partis. Mais nous devons les déborder. Les syndicats ont engagé le mouvement. Nous devons être force de propositions », affirme d’emblée Julia Cagé.

S’appuyer sur un mouvement social puissant

L’économiste, maîtresse des horloges de cette soirée, a lancé un appel de 350 personnalités pour l’union de la gauche, le soir même des élections européennes : « La société civile doit être partie prenante. C’était l’ADN de la gauche lors du Front populaire de 1936. Si la proposition de gratuité des cantines figure dans le programme, c’est bien parce que ce besoin a été identifié par les associations sur le terrain. »

Benoît Hamon, de l’ONG Singa, abonde de suite : « Pour que le Nouveau Front populaire fonctionne, il doit s’appuyer sur un mouvement social puissant dans le temps et qui sera demain gardien des avancées sociales pour les Français. ».

Et la société civile présente a déjà tout un programme : « Dès juillet, il faudra revenir sur la réforme des retraites et de l’assurance-chômage ! » lance Julia Cagé, sous les applaudissements de milliers de personnes.

« Saturons l’espace public »

« Ici, à Montreuil, la gauche et les écologistes imposent 40 % de logements sociaux dans les nouvelles constructions. Nous disposons du plus grand cinéma d’art et d’essai d’Europe, insiste le maire PCF Patrice Bessac. Nous avons peu de temps avant que les ténèbres de l’histoire ne nous rattrapent. Libérons toutes nos énergies au combat par l’unité. »

La militante féministe Caroline de Haas précise l’idée : « Si chacun convainc dix personnes autour de lui, ce sont des centaines de milliers de voix à l’arrivée. Saturons l’espace public, à la machine à café, avec vos voisins. Regardez de près les circonscriptions qui peuvent basculer. Organisez-vous auprès de vos candidats ! » L’objectif : faire gagner la gauche.

« L’heure n’est plus aux comportements sectaires et à la guerre des places »

Les prises de parole s’enchaînent pendant deux heures. Sophie Binet, de la CGT, rappelle que la Confédération « ne mettra jamais un signe égal entre l’extrême droite et les autres forces politiques ». Pour la secrétaire générale de la centrale, « quand elle y arrive, l’extrême droite refuse de rendre le pouvoir. Soit parce qu’elle change les règles du jeu démocratique, soit parce qu’elle organise des putschs ».

Et de prévenir les formations politiques de gauche : « Nous n’avons pas le luxe de nous payer des querelles inutiles. L’heure n’est plus aux comportements sectaires et à la guerre des places ! »

Montreuil, situé dans la 7e circonscription de Seine-Saint-Denis, verra s’opposer deux candidats de gauche : Alexis Corbière, député sortant non réinvesti par la France insoumise mais soutenu, au niveau local, par les autres forces du Nouveau Front populaire, et Sabrina Ali Benali, officiellement désignée par la commission des investitures de la FI. Un duel qui est venu parasiter l’esprit unitaire du meeting. « Ce que vous appelez une élection ici, c’est en fait une primaire de la gauche », a ironisé François Ruffin. Dont acte. Sur scène, l’eurodéputée FI fraîchement élue Rima Hassan a tenu à exprimer son « plein soutien aux nouveaux candidats du Front populaire », citant certains candidats parmi lesquels Sabrina Ali Benali, mais aussi Mohamed Awad, candidat dissident de la FI dans la 4e circonscription de Seine-Saint-Denis, circonscription pourtant attribuée à la députée sortante PCF Soumya Bourouaha. Quelques instants plus tard, la réplique est venue de François Ruffin, qui a lui affirmé son « plein soutien » à son « camarade et ami Alexis Corbière ». Ambiance.

AB

Montreuil, situé dans la 7e circonscription de Seine-Saint-Denis, verra s’opposer deux candidats de gauche : Alexis Corbière, député sortant non réinvesti par la France insoumise mais soutenu, au niveau local, par les autres forces du Nouveau Front populaire, et Sabrina Ali Benali, officiellement désignée par la commission des investitures de la FI. Un duel qui est venu parasiter l’esprit unitaire du meeting. « Ce que vous appelez une élection ici, c’est en fait une primaire de la gauche », a ironisé François Ruffin. Dont acte. Sur scène, l’eurodéputée FI fraîchement élue Rima Hassan a tenu à exprimer son « plein soutien aux nouveaux candidats du Front populaire », citant certains candidats parmi lesquels Sabrina Ali Benali, mais aussi Mohamed Awad, candidat dissident de la FI dans la 4e circonscription de Seine-Saint-Denis, circonscription pourtant attribuée à la députée sortante PCF Soumya Bourouaha. Quelques instants plus tard, la réplique est venue de François Ruffin, qui a lui affirmé son « plein soutien » à son « camarade et ami Alexis Corbière ». Ambiance.

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Montreuil, situé dans la 7e circonscription de Seine-Saint-Denis, verra s’opposer deux candidats de gauche : Alexis Corbière, député sortant non réinvesti par la France insoumise mais soutenu, au niveau local, par les autres forces du Nouveau Front populaire, et Sabrina Ali Benali, officiellement désignée par la commission des investitures de la FI. Un duel qui est venu parasiter l’esprit unitaire du meeting. « Ce que vous appelez une élection ici, c’est en fait une primaire de la gauche », a ironisé François Ruffin. Dont acte. Sur scène, l’eurodéputée FI fraîchement élue Rima Hassan a tenu à exprimer son « plein soutien aux nouveaux candidats du Front populaire », citant certains candidats parmi lesquels Sabrina Ali Benali, mais aussi Mohamed Awad, candidat dissident de la FI dans la 4e circonscription de Seine-Saint-Denis, circonscription pourtant attribuée à la députée sortante PCF Soumya Bourouaha. Quelques instants plus tard, la réplique est venue de François Ruffin, qui a lui affirmé son « plein soutien » à son « camarade et ami Alexis Corbière ». Ambiance.

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Dans la foulée, l’un de ses prédécesseurs à la tête de la CGT, Bernard Thibault, poursuit : « L’émancipation des travailleurs est dans leur unité, pas la division. Pour Bardella, il y a les Français d’origine étrangère et ceux de souche. Eh bien, non, en France, il n’y a qu’une catégorie de citoyens ! ».

Dominique Sopo appelle d’ailleurs à mettre fin à la course aux lois réactionnaires que mène la Macronie pour récupérer les voix du RN. « La loi immigration est un copier-coller du programme de l’extrême droite. À chaque fois que cette stratégie est appliquée, le RN en sort renforcé. Dans notre programme, il y a l’abrogation de la loi Darmanin et la carte de séjour de dix ans comme titre de référence », note le président de SOS Racisme.

Des moyens nécessaires aux services publics, à l’éducation et à la santé

De plus, les associations et personnalités réunies entendent rompre avec les logiques économiques libérales. « On se coupe de 150 milliards d’euros par an, par des aides ou niches fiscales, sans souci d’efficacité, mesure l’économiste Anne-Laure Delatte. Nous les conditionnerons à des critères sociaux et climatiques. Et nous consacrerons les moyens nécessaires à nos services publics, à l’éducation et à la santé. »

Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSU, rebondit : « L’école est face à un péril mortel. Si elle mettra des années à se relever du macronisme, elle ne se relèvera jamais des politiques de Bardella. ».

Pour la syndicaliste, « les revendications de suppression du Service national universel (SNU) ou l’augmentation significative des postes dans l’éducation nationale ont été portées dans nos luttes sociales. Avec le Nouveau Front populaire, nous avons un débouché. »

Et Michaël Zemmour d’insister : « Le RN propose d’accélérer le définancement de la Sécurité sociale, avec des mesures racistes en plus ! ». Selon l’économiste, le programme du Nouveau Front populaire est « financé, trace une perspective de rupture et ouvre des chemins pour aller plus loin ». « Pour nous décrédibiliser, Bruno Le Maire lance des fake news. Notre programme dispose de nombreuses recettes, qu’il vienne débattre avec des économistes », conclut Julia Cagé.

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