L’histoire part d’un bouquet de muguet. En mai 1962, le père du petit Serge David, nommé receveur des PTT à Luxey, en trouve de modestes brins sur son bureau alors qu’il prend ses fonctions. Délicate attention de la postière. Bon accueil pour un séjour qui ne dure que trois ans, dans ce village perdu dans les « pinhadars » et, il faut bien le reconnaître, un peu en déclin alors qu’incendies et fin prévisible du gemmage amorcent la dépopulation.
Mais quelles années pour Serge, né en 1955 ! Il n’oubliera jamais ses copains d’école – François, « Cacoua », Michel et les autres – qu’il ne retrouve que plus de 50 ans plus tard. « Mon cœur demeure à Luxey », explique Serge, que la carrière paternelle, puis la sienne propre, ont fait beaucoup voyager. Ingénieur retraité en région parisienne, il vit entre vallées de l’Oise et de la Seine. Le temps libre lui permet d’enchaîner les publications. Sur des thèmes historiques : traite négrière, fin ou presque de la liberté pour les Sioux aux États-Unis. Sans oublier un recueil sur son charmant village des Yvelines fréquenté par Maupassant, Zola et autres hommes de lettres comédiens ou artistes.
Histoire et patrimoine
Et, à présent, sur Luxey. De manière inattendue puisque sa nouvelle production, « D’un village à l’autre », est écrite à quatre mains. La coautrice est en effet Dominique Delaite, passionnée elle aussi par le roman historique… et les Alpes. Et justement, dans cette évocation romancée, se trouvent associés Luxey, du fait de l’originale place qu’occupe à présent le festival Musicalarue dans le « rebond » du village, et la commune de Savines-le Lac (Hautes-Alpes) en bordure de la retenue de Serre-Ponçon.
Achevé en 1961, cet énorme barrage en terre sur la Durance eut pour conséquence d’ennoyer complètement le vieux village de Savines. Il fut dynamité : il fallait de l’eau et du courant électrique pour EDF. Pas question de s’émouvoir en voyant les ruines lors des basses eaux… Ce fut violent, comme à Tignes, en Haute Tarentaise, en 1952. Néanmoins, on confia à l’architecte Achille de Panaskhet la conception d’un village nouveau, Savines-le-Lac, pour faire oublier la douleur et dissiper l’amertume. Une autre forme de renouveau, par la voile ou le ski nautique.
Les deux auteurs présenteront leur ouvrage samedi 2 novembre, à 18 heures, à la salle de la mairie.
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