
Des groupes d’actions supprimés, des députés sortants et des nouveaux investis qui se jettent des mots durs, et au milieu, des militants et militantes déboussolées. En Seine-Saint-Denis et à Paris, le débranchement de trois députés sortants LFI a mis au jour la guerre interne qui s’y déroulait. La dissidence de ces derniers et la purge au sein du parti minent désormais le Nouveau Front populaire.
Dans la capitale, c’est Danielle Simonnet qui a fait les frais de ses critiques à l’égard de Jean-Luc Mélenchon tandis qu’en Seine-Saint-Denis, Alexis Corbière et Raquel Garrido n’ont pas été reconduits. S’ajoute à cela l’investiture en dehors de l’accord des gauches de Mohamed Awad, candidat LFI ajouté au dernier moment face à la députée PCF sortante Soumya Bourouaha dans la 4e circonscription de Seine-Saint-Denis, pour punir le maire PCF de Bobigny d’être le suppléant de Raquel Garrido.
Simonnet paie nombre de désaccords avec Mélenchon
Pour les non investis, c’est un coup de massue, auquel ils ont décidé de répliquer par la décision radicale de se maintenir. « J’ai reçu juste un mail, après vingt-cinq ans de militantisme ! Même pas un coup de fil… » se désole Danielle Simonnet, députée sortante de la capitale dans le 20e arrondissement. On lui débranche ses soutiens locaux, en effaçant tout bonnement plusieurs groupes d’action de sa circonscription. La députée paie nombre de désaccords avec Jean-Luc Mélenchon, tout d’abord pour avoir voulu préserver l’unité de la Nupes et avec les syndicats pendant la bataille sur les retraites, puis pour avoir exprimé son désaccord sur l’affaire Quatennens, cet ex-député accusé de violences conjugales. Mais plus globalement, pour avoir exigé plus de démocratie au sein de LFI et l’alliance avec les autres partis de gauche.
En face, la direction du parti, et notamment le coordinateur de La France insoumise Manuel Bompard, met en avant la nécessité de faire de la place à des personnes issues de la société civile ou des personnes racisées, comme Sabrina Ali Benali, représentante officielle du Nouveau Front populaire dans la 7e circonscription du département (Bagnolet et Montreuil), Aly Diouara, fondateur du collectif citoyen « La Seine-Saint-Denis au cœur », qui se présente dans la 5e (Bobigny, Drancy et Le Bourget) ou encore Céline Verzeletti, à Paris 20e. « Nous voulions faire de la place à la société civile et on ne peut pas être crédible si on ne le fait pas sur des circonscriptions gagnables », explique Manuel Bompard.
« Colorisation de la Seine-Saint-Denis »
« Les partis ont libre choix d’investir quelqu’un, en ce qui me concerne pour une fois c’est une investiture issue de milieux populaires et associatifs. C’est la colorisation de la Seine-Saint-Denis qui se joue », avance Aly Diouara, pour lequel une circonscription n’est pas « la propriété ad vitam eternam d’une personne ».
Manuel Bompard ne botte pas en touche quand on lui rétorque que ces députés et députées sortantes payent aussi ou surtout leurs critiques du mouvement. « Il y a un devoir de cohérence et de loyauté et clairement la volonté de certains d’entre eux a plutôt été de construire une initiative contre La France insoumise, en participant à des négociations parallèles, en ayant des déclarations dans la presse. Evidemment qu’on peut avoir des débats et des discussions mais on ne peut pas chercher à isoler tout un mouvement. »
Étrange rictus de l’Histoire, les artisans de l’union des gauches et du Front populaire sont débarqués alors même que leur ligne politique et leurs demandes se réalisent (l’union des différents partis de gauche) tandis que les nouveaux investis semblent avoir accepté cette stratégie du bout des lèvres. « Ils veulent aller sur des positions proches du PS. J’ai lutté contre plusieurs lois du quinquennat Hollande. Alors oui l’urgence numéro 1 c’est qu’on soit réunis face au RN mais l’urgence numéro 2 c’est de garder nos forces et notre programme », estime par exemple Sabrina Ali Benali.
Stratégie payante ?
De quoi mieux comprendre que les dissidents et dissidentes utilisent sur leurs affiches l’expression « Front populaire » ou même les logos des autres partis. Une situation qui révolte le coordinateur de La France insoumise : « je trouve scandaleuse cette tentative de créer de la confusion. S’ils étaient si soutenus que ça, ils n’auraient pas besoin de miser sur la confusion des gens. » « Madame Simonnet trompe les électeurs », abonde Céline Verzeletti.
Ces divisions risquent fortement de miner les résultats à gauche, particulièrement dans la circonscription qui était historiquement dominée par Jean-Christophe Lagarde, qui en fut le député pendant vingt ans avant d’être battu par Raquel Garrido et condamné pour détournement de fonds publics.
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Un risque assumé par le coordinateur de la France insoumise, qui ne compte pas remettre en question la stratégie de son mouvement, à l’image de Jean-Luc Mélenchon qui déclarait, jeudi, dans Le Figaro : « Le bloc PS et Vert a perdu 400.000 voix aux dernières élections. Nous en avons gagné 1 million ». Oui, mais le RN en a aussi gagné 2,5 millions…
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