Les maires ont de plus en plus de difficultés à recruter des secrétaires de mairie, « un métier qu’on ne trouvera plus bientôt s’il n’y a pas une réaction de l’État », estime Jean-François Vigier, vice-président de l’Association des maires de France, et maire de Bures-sur-Yvette, en Essonne.
A moins d’un an des élections municipales, 42 % des maires souhaitent se représenter, selon une enquête menée par le Centre de recherches politiques de Sciences-Po (Cevipof). « Ce sont à peu près les mêmes chiffres qu’en 2020, un peu en dessous, mais on est sur le même étiage. Ça montre le sens des responsabilités, du devoir à accomplir dans un contexte qui, disons-le, devient de plus en plus compliqué », réagit sur ici Paris Île-de-France Jean-François Vigier, maire de Bures-sur-Yvette (Essonne) et vice-président de l’Association des maires de France, qui a contribué à cette enquête.
Jean-François Vigier alerte sur le manque de personnel, les moyens financiers ainsi qu’une « avalanche de normes perpétuelles ». Si dans les grandes villes, « on a des services qui permettent de faire face à toutes ces contraintes administratives », dans les plus petites communes, la situation devient difficile. « Le maire fait tout : il répond au téléphone, il a souvent un secrétaire de mairie à mi-temps ». Les maires ont de plus en plus de difficultés à recruter des secrétaires de mairie, « un métier qu’on ne trouvera plus bientôt s’il n’y a pas une réaction de l’État ». Si 70% des maires des villes de plus de 9.000 habitants sont prêts à se représenter, ils ne sont plus qu’un tiers dans les communes de moins de 500 habitants.
« Aller plus loin pour décourager » les agressions envers les maires
Plusieurs maires se sont mis en retrait dernièrement, notamment la maire d’Aubervilliers pour préserver sa santé mentale, mais aussi celle de Jouy-en-Josas (Yvelines), qui pointaient notamment les attaques sur les réseaux sociaux. Le vice-président de l’AMF rappelle que la maire de Montgeron (Essonne) a « prise à partie et qui est violentée par un individu en moto », vendredi dernier. « Tout cela doit cesser ! lance Jean-François Vigier. L’État a renforcé les sanctions pénales mais il faut aller beaucoup plus loin pour décourager le passage à l’acte, il faut apprendre dès le plus jeune âge dans les écoles le respect de cette autorité publique. »
Maire de Bures-sur-Yvette, Jean-François Vigier « n’a pas encore totalement » pris sa décision pour la prochaine municipale. « Je suis mobilisé sur la fin de mon mandat, il y a encore beaucoup de sujets à traiter, chaque décision en son temps. »
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